Tout commence au début des années 80, quand Christian Kernevez se lance dans l’élevage de différentes volailles avec son beau-frère avec un atelier d’abattage sur place. Une centaine de poulets sont proposés à la vente chaque semaine, puis cette activité est montée crescendo. Elle s’est diversifiée avec de la découpe et de la transformation. Désormais, ce sont entre 800 et 1 000 sujets qui sont abattus de façon hebdomadaire, « il faut compter 120 poulets/UTH », estime-t-il. Depuis la création de l’élevage, le fils de Christian, Gwénaël, l’a rejoint ; la ferme peut aussi compter sur Marie-Hélène, épouse de Christian, conjointe collaboratrice, et sur ses 7 salariés. L’élevage est passé en agriculture biologique.
Dans les poulaillers, les poulets représentent la majorité de l’élevage, aux côtés de pintades. Pour les fêtes de fin d’année, des chapons et des poulardes viennent compléter la basse-cour. « Nous avons cessé d’élever des canards, des oies et des dindes, qui nous demandaient trop de temps ». Désormais, ce sont 7 bâtiments plein air (soit 3 000 m2 au total), disposant de parcours, qui équipent la ferme.
4 à 5 formules différentes sont fabriquées suivant l’âge et le poids
Tous les lundis et jeudis matin, le petit abattoir du site se met en marche. Les animaux sont ramassés la veille au soir « pour être plus calmes ». Après avoir été accrochés sur une chaîne, ils passent dans un bain électrisé pour être tués, puis le saignage est manuel. Placées dans une eau bouillonnante de 53 °C puis dans une plumeuse à contre-rotation, les volailles passent ensuite dans une effileuse. Vient l’éviscération effectuée « manuellement, car les gabarits peuvent être différents ». Une fois les têtes et pattes coupées, le ressuyage est réalisé sur chariot en chambre froide. « Nous abattons environ 15 heures par semaine, à raison de 100 poulets abattus par heure ».
Céréales et huile de colza
Sur les 130 ha de SAU de la ferme, les éleveurs cultivent du triticale, de la féverole, du pois, du blé, de l’orge, du maïs, du blé noir et du colza. Une partie de la récolte de cette crucifère est pressée sur place, les tourteaux viennent remplacer ceux de soja dans l’alimentation des volailles. 7 ha d’herbe viennent compléter la sole, et servent surtout à allonger les rotations. Si une partie de ces espèces végétales est vendue, la majorité est stockée sur un site qui compte 11 silos d’une capacité de 60 à 80 t chacun. Après moisson, les céréales et les protéagineux sont nettoyés et triés, de la terre de diatomée est incorporée pour se prémunir des insectes.


À la ferme, les pintades et les poulets sont démarrés à part, puis sont rassemblés dans des bâtiments de 450 à 500 m2 disposant chacun d’un accès extérieur de 2 ha. Au démarrage, l’alimentation « est achetée les 3 premières semaines. Puis 4 à 5 formules différentes sont fabriquées suivant l’âge et le poids. L’alimentation est complémentée entre le démarrage et 9 semaines », détaille Gwénaël Kernevez. De 20 % de protéine en début de lot, l’aliment descend progressivement à 15 % puis à 12 % en finition. Les blés, orges, maïs grain, pois, féverole et triticales sont broyés au fur et à mesure des besoins (broyeur à marteaux), puis sont acheminés par une distributrice aux poulaillers. « En finition, nous laissons quelques graines entières, les volailles sont ainsi rassasiées avec peu » conclut-il.
Fanch Paranthoën

Du poulet à toute heure
La vente de la production s’effectue sur 5 marchés hebdomadaires, directement à la ferme ou dans un distributeur automatique proche de l’élevage disponible 24 h sur 24. « Les 82 casiers sont remplis 2 à 3 fois par semaine, il faut de tout ». Du poulet entier (cuit ou rôti) à la rillette de volaille en passant par des bocaux de coq au vin, le consommateur trouvera à toute heure son bonheur.

