Dossier technique

Du séchage en grange « thermovoltaïque »

Gaec Courcelle, à La Bazouge-des-Alleux (53) - Les panneaux solaires ‘double face’ installés sur le bâtiment de séchage en grange du Gaec Courcelle produisent de l’électricité sur la face extérieure, et de la chaleur sur la face intérieure servant au séchage de l’herbe.

Le bâtiment est bardé de bois avec un escalier - Illustration Du séchage en grange « thermovoltaïque »
Cyril Courcelle devant le bâtiment de séchage du foin. | © Paysan Breton

Sur le Gaec Courcelle à La Bazouge des Alleux (53), l’herbe est séchée en vrac dans un bâtiment neuf mis en service en avril 2019, avec la technologie thermovoltaïque, brevetée pour le séchage en grange par la société Base. Le principe est le suivant : la chaleur dégagée par les panneaux photovoltaïques soumis au rayonnement du soleil est récupérée grâce à un système d’échangeurs thermiques assemblés au dos du panneau. Le refroidissement des panneaux permet de gagner environ 10 % de production électrique par an et la chaleur est exploitée dans différentes applications, ici le séchage des fourrages.

« Un foin très bien conservé »

Historiquement, l’alimentation des vaches sur l’élevage combinait maïs ensilage, foin et compléments. La production de foin n’était pas optimale du fait des conditions météorologiques de plus en plus compliquées (humides au printemps et sèches en été). Des pertes de matières et une qualité insuffisante contraignaient les éleveurs tous les ans à acheter des compléments alimentaires.

Le Gaec passant en bio en 2018, cette alimentation serait devenue particulièrement onéreuse. « Nous avons souhaité améliorer la qualité des fourrages pour retrouver de l’autonomie alimentaire et une bonne santé du cheptel », retrace Cyril Courcelle, installé depuis 2008 avec ses parents Franck et Michèle, en production de lait et volaille.

La main de l'éleveur qui tient du foin séché en grange
Le foin est d’excellente qualité.

Du chiffre d’affaires via la vente d’électricité

Les éleveurs se sont tournés vers le séchage en grange et ont arrêté l’ensilage de maïs. Benoît Michenot – Quéméré, directeur de Base, les a aidés à concevoir un séchoir thermovoltaïque adapté à leur besoin. « Le séchage en grange peut coûter cher. Avec ce système nous produisons aussi de l’électricité qui est revendue via l’obligation d’achat photovoltaïque, ce qui nous permet un retour sur investissement de 12 ans sur ce séchoir », souligne l’éleveur. Ils produisent beaucoup plus d’électricité solaire que leur consommation électrique qui, suite aux augmentations, a bondi à 9 000 € en 2024, pour 500 t de fourrages plus humides. « D’habitude, nous avons plutôt une facture de 6 000 €. »

« Les panneaux solaires double face (Cogen’Air) ont chacun une puissance de 265 Wc électrique sur la face extérieure et 744 W thermique de chaleur sur la face intérieure, soit une puissance totale installée de 71 kWc électrique et 201 kWth », chiffre Solène Michenot, développeur projets séchage sur le secteur Ouest Base. Le hangar de 900 m2 et 12 m de haut se compose de 2 cellules de séchage (180 m2 chacune) montées sur des caillebotis à 45 cm du sol, et d’une zone de stockage à plat sur le sol en béton de 260 m2.

Pilotage automatique du ventilateur

L’air entre par les pignons et se réchauffe sous les panneaux solaires. Une soufflerie de 60 000 m3/h aspire l’air sous les panneaux et le renvoie sous pression sous les caillebotis des cases de séchage. Le ventilateur est piloté via une armoire de régulation. Selon la météo dans la journée, le système agit sur la vitesse des ventilateurs en fonction du taux d’humidité et de la température de l’air chauffé. »Utilisée surtout après une fauche, la fonction anti-fermentation assure un fonctionnement à intervalles réguliers sur une durée prédéterminée, nuit et jour, ce qui évite le tassement et les échauffements après une fauche. Par ailleurs, le système se bloque en cas de surpression », souligne Benoît Michenot – Quéméré. Il précise que son bureau d’études conçoit, réalise ou rénove des séchoirs vracs, mais aussi à plat ou pour bottes.

Agnès Cussonneau

Luzerne et trèfle se complètent

Aujourd’hui, « notre SAU de 136 ha est en herbe avec juste un peu de mélange céréalier (pois, féverole, avoine, triticale) à côté. Les prairies sont constituées principalement de luzerne, trèfle, fétuque et ray-grass », indique Cyril Courcelle. Les prairies sont fauchées avec un andaineur à tapis, puis l’herbe est fanée 1 ou 2 fois et ramassée à l’autochargeuse, outil qui permet aussi la redistribution. La centaine de vaches laitières est traite par 2 robots. La moyenne d’étable atteint 6 500 L avec un TP de 32 et un TB de 41. « En hiver, les vaches ne reçoivent que du foin. Et du méteil aplati est distribué dans les robots.»


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