Dossier technique

Un autodiagnostic pour évaluer l’attractivité de son élevage

La Chambre d’agriculture de Bretagne a lancé un autodiagnostic en ligne à destination des éleveurs qui permet d’évaluer simplement l’attractivité de son élevage sur 6 grandes thématiques.

Une femme devant 2 écrans d'ordinateur - Illustration Un autodiagnostic pour évaluer  l’attractivité de son élevage
L'objectif de l’autodiagnostic est d'évaluer son exploitation afin d'attirer et fidéliser les salariés en élevage.

Depuis le mois de septembre, la Chambre d’agriculture de Bretagne met à disposition des éleveurs de porcs, sur son site Internet, un outil d’autodiagnostic qui permet aux employeurs et futurs employeurs d’identifier leurs points forts et les pistes d’amélioration niveau attractivité sur leur élevage. « Cet outil est l’aboutissement de 4 ans de travail sur la thématique de la qualité de vie au travail. Le constat est que la part du salariat dans l’emploi agricole progresse, notamment en production porcine où plus de la moitié des actifs sont salariés. Le marché de l’emploi en élevage de porcs est très tendu puisqu’il faut en moyenne plus de 4 mois pour trouver un salarié », témoigne Claudie Guyomarc’h, responsable de la station expérimentale de Crécom, qui a travaillé à l’élaboration de l’autodiagnostic.

L’autodiagnostic comprend 61 questions au total

Établir une cartographie des leviers d’amélioration

La première phase du projet a été de réaliser une enquête auprès de 39 étudiants ayant eu une expérience en élevage porcin. L’objectif était d’identifier leur vision de l’élevage et les facteurs favorisant ou pas l’attractivité du travail dans cette production. « Il en est ressorti des facteurs défavorables comme : la vétusté et la dispersion des bâtiments, le manque de lumière naturelle, la mise à mort des animaux. Pour les facteurs favorables on peut citer : la propreté et le bon état des bâtiments, l’hygiène, la rigueur, la planification du travail », rapporte Claudie Guyomarc’h. Une seconde enquête auprès de 129 étudiants a permis de préciser les facteurs d’élevages qui attirent et rebutent les jeunes. Le cadre de travail (abords, bâtiments, présence de douches, vestiaires…), la relation à l’animal, la santé et la sécurité (présence d’équipements facilitant le travail), les relations humaines sont des domaines qui ont été abordés lors de ces enquêtes. Ensuite 17 entretiens ont été menés, par le cabinet Ethos, auprès de 4 éleveurs, 7 salariés d’élevage porcin, 2 responsables techniques de groupements, 4 salariés de service de remplacement. « Ces entretiens ont permis d’établir une cartographie des leviers d’amélioration de la qualité de vie au travail. »

6 grands chapitres

La dernière étape a été l’élaboration de l’autodiagnostic autour de la thématique : attirer et fidéliser les salariés en élevage. « Cet outil d’aide à la décision est composé de 6 chapitres : mettre en place une gestion bienveillante et participative ; promouvoir la santé et la sécurité au travail ; organiser le travail et lui donner du sens ; favoriser l’ambiance de travail et d’équipe ; aménager les locaux et entretenir les outils de travail ; gérer la montée en compétences et donner des perspectives. » Chaque chapitre regroupe de 6 à 13 questions. L’autodiagnostic comprend 61 questions au total. Les questions sont de type fermé, les réponses se font donc par oui ou non pour qu’il n’y ait pas d’entre deux. À la fin de chaque thématique un score s’affiche correspondant au pourcentage de réponses favorisant l’attractivité au travail. « Cette méthode qualifiée de normative permet de mesurer le degré d’engagement de l’éleveur dans l’attractivité et la fidélisation des salariés. L’idée n’est en aucun cas de culpabiliser les éleveurs, mais de travailler sur les marges de progrès », précise Claudie Guyomarc’h. À la fin de chaque chapitre, l’éleveur peut s’orienter vers des pages d’informations complémentaires en lien avec la thématique qu’il vient d’aborder dans l’autodiagnostic. « Des fiches techniques donnent des éléments de réflexion, des conseils sur l’organisation du travail, l’organisation du sas sanitaire, l’hygiène, les pratiques de communication… »

Nicolas Goualan

Acquérir des références sur les pratiques des éleveurs

Claudie Guyomarc’h, responsable de 
la station expérimentale de Crécom

Cet autodiagnostic est en accès libre aux éleveurs porcins sur le site extranet de la Chambre d’agriculture de Bretagne dans la rubrique : « mes-outils-pro/outils-a-votre-disposition/autodiagnostics-employeur-porc-lait ». Il est décliné en production laitière et bientôt en production avicole. La Chambre d’agriculture envisage d’exploiter les données de cet outil afin d’acquérir des références sur les pratiques des éleveurs de porcs en termes d’attractivité et de fidélisation des salariés.


Tags : ,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article