Sur une SAU de 48 ha, Emmanuel Robert est associé avec son frère Olivier, à Janzé (35), sur une exploitation comprenant plusieurs ateliers : 160 truies naisseur engraisseur, 3 poulaillers label de 1 200 m2 au total et la production d’huiles végétales (marque Maison Robert). Tous les deux se sont installés début 2010 et emploient deux salariés, une femme et un homme.
« J’aime former, transmettre… »
Les deux associés assument des responsabilités à l’extérieur : Olivier est président de Bienvenue à la ferme Bretagne et Emmanuel, président de l’Anefa 35 et membre de l’Anefa Bretagne et de la CPRE (Commission paritaire régionale de l’emploi en agriculture). « J’ai toujours été intéressé par les aspects main-d’œuvre. J’aime former, transmettre un savoir-faire », souligne ce dernier qui s’occupe plus particulièrement de la partie management et organisation du travail sur la ferme.
« Les salariés travaillent 1 week-end sur 3, 5 heures en tout. Mon frère et moi travaillons 2 week-ends sur 3. Les horaires sont cadrés mais avec de la souplesse en fonction des impératifs de chacun. » Auparavant, les salariés étaient davantage spécialisés sur la volaille ou le porc. « Désormais, nous visons plutôt la polyvalence, pour casser la routine ou la lassitude. Il y a plus d’interactions entre nous 4, plus de convivialité… Notre salariée est cependant davantage responsable de la partie porcine et l’autre salarié, de la volaille et des cultures. »
Des profils de salariés en évolution
Selon l’éleveur, il est essentiel de se former au management des salariés, « encore plus de nos jours, avec des profils en évolution, davantage de candidats non issus du milieu agricole. La Chambre d’agriculture, les centres de gestion et d’autres organisations proposent désormais des formations. »
« Peu de temps après mon installation, j’ai participé à un groupe de travail sur le thème de la main-d’œuvre proposé au sein de Cooperl, entreprise à laquelle nous adhérons. J’ai pu m’informer et échanger avec d’autres employeurs en porc. » L’éleveur a aussi participé à un groupe Ceta porc où le thème des salariés revenait. « Une formation sur l’amélioration continue a aussi été proposée en intergroupe, réunissant des agriculteurs de différentes productions. »
L’amélioration continue couvre aussi bien les notions de sécurité au travail, de transmission des consignes, de gestion des plannings, d’organisation des flux… « Mais la clé de voûte, c’est l’implication des personnes, la communication, le dialogue. » Suite à cette formation, l’éleveur a notamment mis en œuvre une procédure d’accueil. « Il faut prendre le temps de présenter l’entreprise, de détailler le poste. Je mets aussi en place un plan de formation et des entretiens annuels pour faire le point. »
Un audit sur l’organisation du travail
« En 2017, j’ai suivi une autre formation proposée par Agri Formation comprenant un audit sur l’exploitation réalisé par le formateur avec un retour sur les carences. » Aujourd’hui baptisée Agri’Skills, elle vise notamment à identifier le profil de son équipe, optimiser l’organisation, maîtriser les bases de la communication, mettre en place des outils et bonnes pratiques pour mobiliser son équipe, accompagner la montée en compétences de ses collaborateurs. « Désormais, je participe à une journée de formation par an pour me tenir au courant des actualités sociales », évoque Emmanuel Robert.
Agnès Cussonneau
« Un management participatif »
« J’opte pour un management moins vertical, avec davantage de collaboration, des discussions au quotidien. Les salariés ont besoin de trouver du sens à leur travail, de collaboration. La place qu’ils occupent dans l’entreprise compte autant, voire plus, que le salaire », évoque l’éleveur. « Il est aussi très important d’envoyer ses salariés en formation, pour qu’ils montent en compétences et prennent confiance. Ma salariée a suivi la nouvelle formation CQP en élevage porcin (Certification de qualification professionnelle), au CFMA de Lamballe. Cette formation initiée en 2023 est aussi délivrée par le centre de formation du Nivot (29). »