19845.hr - Illustration Des lentilles vertes associées à du lin brun et de la cameline
Une parcelle de lentilles, à maturité.

Dossier technique

Des lentilles vertes associées à du lin brun et de la cameline

Gilles Le Guellaut, agriculteur bio à Pontivy, intègre, depuis plusieurs années, la culture de lentilles dans sa rotation.

Conseiller en agriculture biologique en Loire-Atlantique, Gilles Le Guellaut a repris les 26 hectares de la ferme familiale en 2011. En rotation principale se succèdent un mélange de triticale-pois fourrager-trèfle blanc nain, un blé de printemps (avec du trèfle blanc nain), un mélange de lentilles-lin-cameline, une avoine d’hiver et du sarrasin « J’ai fait une seule fois du maïs ; j’ai arrêté car il nécessite trop de passages d’outils (désherbage) », indique l’agriculteur qui simplifie les travaux au maximum. « Je sème, je fais peu de désherbage mécanique et aucun apport de matière organique ». Après 10 ans de ce régime, le taux de matière organique est de 3 à 4 % et la teneur en phosphore et potasse est suffisante (une parcelle de la ferme fait partie du réseau phosphobio, piloté par Arvalis). Il va tester, cette année, un mélange de luzerne-cameline-lin dans une parcelle pour éliminer les chardons.

15 q/ha espérés

La cameline couvre le sol

Les 3 à 4 hectares de lentilles vertes sont généralement semées après un blé, à raison de 80 à 100 kg de semences par hectare, en association avec du lin brun (30 kg) et de la cameline (4 kg). Le couvert végétal intermédiaire (radis-moutarde-phacélie) est détruit au cover-crop suivi d’un labour. « Je sème vers le 15 avril (puis passage du rouleau). Je ne fais pas de passage de herse étrille pour ne pas remonter de cailloux. La cameline couvre le sol et permet de conserver la parcelle propre. La conduite de la lentille en pur est difficile en raison du salissement. Avec trois espèces, je suis sûr d’avoir une récolte car les lentilles sont sensibles à un printemps froid et humide ». La récolte est réalisée entre le 20 août et le 10 septembre, à la moissonneuse, « équipée d’une section neuve pour une bonne coupe. L’an dernier, j’ai fauché et andainé quelques jours avant la moisson, comme le sarrasin, pour sécher les chénopodes qui s’étaient développés dans la culture ». Cette récolte est triée à la ferme puis, dans un second temps, à la Cuma des Bios trieurs de Saint-Gonnery, équipée d’un trieur optique et d’une table densimétrique. 15 q net/ha sont espérés après triage : 5 à 7 q de lentilles, 5 à 7 de cameline et 3 q de lin, en moyenne. Les lentilles peuvent être
stockées pendant quelques mois.

Une culture économiquement intéressante

Les lentilles vertes et le lin brun sont vendus à des Biocoop ; la cameline sert à la confection de produits de beauté. Le prix des graines est respectivement de 5 €/kg, 4 €/kg et 1,40 €/kg. « Ce mélange génère 3 000 à 5 000 € de chiffre d’affaires par hectare, pour 800 € de charges totales : semences, labour, récolte, tri… (travaux réalisés par ETA) ».


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