Alerter sur la situation et soutenir les agriculteurs

« L’élevage vacille, la situation est grave, prenons en conscience ». André Sergent s’est exprimé en amont de la session de la Chambre régionale. l’élu s’inquiète d’une situation où « les agriculteurs sont fatigués et usés ». Dans une lettre ouverte adressée au ministère de l’Agriculture, aux parlementaires, aux élus mais aussi aux dirigeants des entreprises de l’amont et de l’aval des exploitations agricoles et de la distribution, les présidents des Chambres d’agriculture de Bretagne sentent « peser sur l’élevage un certain nombre d’éléments qui les interpellent ». Un des facteurs de cette inquiétude provient, avec le suivi des chiffres par l’EDE, « d’un effectif qui régresse sur une année de 62 000 bovins, soit une diminution de 3,2 % », constate André Sergent, président de la Chambre régionale d’agriculture. Cette tendance à la baisse déjà enregistrée l’an passé et qui se manifeste aussi bien sur les troupeaux allaitants que laitiers « concerne le cheptel de renouvellement. Un contrecoup se sentira d’ici 1 à 2 ans. Il n’y a pas de prise de conscience du côté des filières agroalimentaires ». Cette fonte progressive du cheptel pose question au président, qui se demande si « les nouvelles générations choisiront encore l’élevage ? » Une orientation vers davantage de productions végétales au détriment des productions laitière ou de viande « est un scénario grave. Les bovins sont des animaux qui préservent la biodiversité. Nos terres ne sont pas adaptées à un système 100 % céréales ». Cette déprise « peut aller très vite, comme c’est déjà le cas en fruits et légumes, en aviculture où 1 poulet sur 2 vient de l’extérieur. La production porcine en prend aussi le chemin. La balance commerciale française est très mauvaise si on retire les vins et spiritueux. Les importations augmentent, les exportations diminuent ». Ne pas être décalé Le coût grandissant des matières premières, « des agriculteurs fatigués et usés, des projets de construction d’élevage décriés, un sentiment de décalage avec le reste de la société en ce qui concerne le temps libre », sont autant de sujets qui mettent à mal la confiance des éleveurs. « La 1re solution est économique, il faut mieux rémunérer les denrées agricoles issues de l’élevage, dans des logiques contractuelles où le prix de vente est en lien avec les coûts de production », insiste le président, qui n’oublie pas que « l’Ouest est une région qui a les conditions naturelles les plus favorables, ne devons obtenir un juste retour des prix. On y croit ! », conclut-il.

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