Yanne Courcoux, directrice et co-fondatrice de Tibot Technologies ; Nicolas Blezo, aviculteur au Fœil ; Benoît Savary, éleveur et co-fondateur de la société. - Illustration Le robot, nouvel assistant de l’aviculteur
Yanne Courcoux, directrice et co-fondatrice de Tibot Technologies ; Nicolas Blezo, aviculteur au Fœil ; Benoît Savary, éleveur et co-fondateur de la société.

Le robot, nouvel assistant de l’aviculteur

Le robot assistant de l’aviculteur a bien évolué grâce au retour terrain des 40 éleveurs-utilisateurs. Avec ses déplacements combinés à ses stimuli sonores et lumineux, c’est une aide précieuse pour inciter les poules à être plus actives et ainsi éviter la ponte au sol.

« En 2014, j’envoyais un mail à un bureau d’études pour créer un robot qui pousserait les poules afin de les inciter à se rendre au pondoir dans le but de diminuer la ponte au sol », se rappelle Benoît Savary, éleveur de poules repro et co-fondateur de la société Tibot Technologies. En discutant avec d’autres éleveurs, il se rend compte que la ponte au sol est une problématique récurrente qui cause de grosses pertes financières car les œufs au sol sont systématiquement déclassés. « Le prototype du robot Spoutnic actuel est présenté lors de l’édition 2016 du Space. Devant l’engouement qu’il a suscité, nous avons mis les bouchées doubles pour pouvoir démarrer la commercialisation », explique-t-il.

40 robots en élevages

La société Tibot a mis en service 40 robots en élevages et cela dans 8 pays différents. « L’objectif est bien d’alléger la pénibilité du travail de l’éleveur, d’améliorer le revenu en minimisant la ponte au sol et d’avoir une action sur le bien-être animal car des volailles qui bougent seront en meilleure santé », déclare Yanne Courcoux directrice et co-fondatrice de Tibot Technologies lors d’une rencontre utilisateurs organisée dans les nouveaux locaux de la société à Cesson-Sévigné le 29 novembre. Les ingénieurs en robotique ont fait évoluer le robot au fur et à mesure des remarques faites par les éleveurs. « Cette version vendue 6 800 € est le condensé du savoir-faire de 40 éleveurs », décrit Benoit Savary. Les poules s’habituent très vite à la présence du robot, il est donc équipé d’un émetteur sonore et de la lumière pour les surprendre et continuer de les faire bouger. Il est personnalisable grâce à un boîtier pour la programmation horaire, les réglages de l’intensité sonore et des stimuli lumineux.

Passer de 18 % à 2 % de ponte au sol

Benoît Savary réalise son 2e lot de poules avec le robot. « Il fonctionne en alternance entre les différentes salles. Dans une d’entr’elles, j’étais à 18 % de ponte au sol à 28 jours. Après 2 semaines d’utilisation, je suis tombé à 2 %. Attention, c’est un assistant de l’éleveur, il va réaliser 80 % du travail et nous faisons les 20 % restants. Il devient vite indispensable sur les lots compliqués. » Nicolas Blezo, éleveur pour Hubbard au Foeil (22), livre ses impressions : « J’élève une souche particulièrement difficile, elles se sont accoutumées au robot très rapidement. Si aujourd’hui le robot est équipé de 2 antennes souples qui offrent la possibilité d’y installer des petits drapeaux de différentes couleurs, à l’époque ce n’était pas le cas. Je scotchais un bidon de couleur sur le robot pour surprendre les poules. Ça a très bien marché, dès que je voyais qu’elles s’y habituaient je changeais de couleur de bidon. »

En journée, lors de la montée de ponte, l’éleveur passait parmi les poules toutes les 10 minutes pour les faire bouger et les inciter à aller au nid. Grâce au robot je ne passais plus que toutes les 30 minutes. « Le robot n’est pas un salarié et ne remplace pas l’éleveur. Il faut l’observer afin de pouvoir le paramétrer au mieux suivant les spécificités du lot ou de la souche. J’ai aussi remarqué un gain sur la qualité et l’homogénéité de la litière du fait que les poules étaient plus actives. » 

Des résultats concluants en dinde

Les dindes n’ont pas la même réaction que les poules face au robot. « En dinde repro, il n’y a pas cette problématique d’accoutumance à l’engin, il faut même faire attention à ce qu’elles ne soient pas effrayées. Le robot doit être mis en place dès l’arrivée des dindes et jusqu’au pic de ponte », explique Olivier Thoreau, salarié de l’entreprise Le Helloco. En dinde, la ponte est étalée sur toute la journée, il faut donc passer toutes les 10 minutes dans la salle d’élevage de 8 h à 18 h pour les inciter à aller au nid. « Le robot rend cette tâche moins pénible, nous avons divisé la ponte au sol par deux. Nous estimons gagner entre 5 et 6 œufs/dinde/lot. Le robot est paramétré pour pousser 2 fois les dindes qui ont tendance à se coucher pour couver. »


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