Maïs versé resté au sol après ensilage dans le Finistère, octobre 2018. - Illustration La résistance du maïs à la verse est-elle suffisante ?
Maïs versé resté au sol après ensilage dans le Finistère, octobre 2018.

La résistance du maïs à la verse est-elle suffisante ?

Les variétés proposées résultent d’un compromis entre tolérance à la verse et bonne digestibilité tige/feuilles.

L’« Ouragan de 1987 » est tombé dans l’oubli. Pourtant, dans la nuit du 15 au 16 octobre une tempête brutale a dévasté la Bretagne, abattant à terre des arbres centenaires et tous les pieds de maïs qui n’étaient pas récoltés… Une galère pour les récoltes à terminer et qui a fait basculer la Bretagne en quelques semaines première utilisatrice de pièces détachées pour ensileuse au niveau européen… Certes, si les rafales de 180 km/h ont été relevées il y a 30 ans à Quimper, elles ne sont pas toutes de cette intensité. Mais notre région n’est pas épargnée, même si d’avis d’expert, au vu de la fréquence, on ne peut pas en faire une généralité et remettre en cause le dispositif de sélection variétale.

Un compromis autour d’un paradoxe

Malgré tout, une question taraude les campagnes, et particulièrement le Finistère et le Centre-Bretagne touchés cette année par un coup de vent le 29 juillet : « Les variétés sont-elles adaptées à nos contrées et la résistance à la verse suffisante ? » L’impact variétal est indéniable, seules quelques variétés sont concernées. Avec des conditions météorologiques printanières poussantes, la verse a particulièrement touché cet été des pieds à forts potentiels, de 3,5 à 4 m de haut avec des épis hauts sur la tige, avec peu ou pas de développement de racines coronaires sur des semis les plus tardifs. Un orage tardif qui s’est abattu sur des plantes autour de la floraison. Alors la recherche accrue sur la digestibilité des variétés de maïs fourrage a-t-elle dégradé ce critère de verse ? Il existe effectivement une contradiction biologique entre ces deux critères. Les variétés proposées résultent d’un compromis, entre la tolérance à la verse qui reste bonne en moyenne, même avec des variétés à bonne digestibilité des fibres.

Un critère qui reste important dans le choix variétal

Si une note de sensibilité à la verse est renseignée lors des essais variétaux soumis à une verse en cours de culture ou avant la récolte, la note dépend du pourcentage de verse, avec un comptage des pieds versés et d’un enregistrement du type de verse (mécanique, parasitaire…). Cependant, elle n’est pas consolidée tous les ans, les coups de vent n’étant pas subis chaque année, sur les parcelles d’essais. Et, il faut l’avouer, c’est un critère peut-être un peu moins regardé aujourd’hui. Il doit cependant être pris en compte dans le choix variétal, comme le rendement et la précocité.

Jusqu’à -15 % de rendement et problèmes de qualité

Pour les plantes versées avant ou pendant la floraison cette année, il y a eu une perturbation de la fécondation, induisant moins ou pas de grains… Ces maïs ont toutefois essayé de se redresser mais ils présentent des valeurs en lignine (ADL) supérieures, au détriment de la digestibilité de la matière organique (DMO). Tant que la tige du maïs n’a pas fini son élongation (longueur des entre-nœuds), la plante peut en effet se redresser partiellement après une verse. À partir de la floraison (élongation terminée), il n’y a pas ou peu de redressement, ou juste parfois l’extrémité de la tige. Présentant ainsi des difficultés à la récolte, une moins bonne qualité de hachage de l’ensilage de maïs, liée au flux de coupe irrégulier, ne favorise pas un bon tassage du silo. 


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