Les plantes ont exprimé tout leur potentiel dans certaines régions ; c’est le cas dans le Nord-Finistère. Au volant de son ensileuse, Michel Combot, gérant d’une ETA à Plouégat-Guerrand (29), ne peut que constater que la végétation est grande à très grande. « Hormis les zones à cailloux qui sont un peu plus faibles, les maïs ensilage sont plus que corrects, avec des épis très bien formés. On avoisine parfois les 19 à 20 t MS/ha ; certaines parcelles, semées après pâture, sont exceptionnelles ». Les chantiers de cette semaine se font dans le bon créneau, « on est au bon stade. Sur les premiers chantiers, les silos avaient tendance à couler. Avec les dernières pluies, les maïs avaient reverdi ». Autre point très positif pour les récoltes 2025, une semaine ensoleillée qui facilite les chantiers.
Avec des dates de semis très proches, les maïs arrivent quasiment tous en même temps à maturité. « Il y a 10 ans, les ensilages étaient beaucoup plus étalés qu’aujourd’hui. Les dates sont plus compliquées à poser ». Michel Combot a toutefois dans son organisation un peu de souplesse : « Je n’ensile que 250 ha. Cette petite surface me permet de décaler si besoin les chantiers, c’est assez souple ».

Début des maïs grain
Sur la commune de La Chapelle-du-Lou-du-Lac (35), les maïs sont stockés dans les silos « à 80 %. À part une seule journée pluvieuse, les conditions ont été idéales. Il y a cette année un bon rapport grain/tige, même dans les endroits séchants, car les maïs ont été arrosés ; cette eau a permis de rattraper les cultures. Même les petits gabarits fournissent un ensilage de qualité », témoigne Cyril Piron, co-gérant chapellois de l’ETA Cohignac-Piron.
Là encore, les semis ont été réalisés dans un laps de temps très court, « mais nous avons la flotte de machines nécessaire pour répondre à la demande ». Trois ensileuses sont en action, entre 1 200 et 1 300 ha de maïs sont ensilés chaque année. Cette année, le calendrier s’enchaîne bien, entre des ensilages plus précoces et des maïs grain qui profitent du soleil pour séche. Les chantiers ne se télescopent pas.
Fanch Paranthoën
La récolte se termine à Questembert
Plus au sud et sur la région de Questembert (56), « les derniers chantiers vont se terminer cette fin de semaine. Les agriculteurs sont plutôt contents, malgré les coups de chaud de l’été pendant la floraison, engendrant des poupées mal remplies : les cultures semées après le 25 avril ont plus souffert. Mais il y a eu plus de peur que de mal, les pluies orageuses ont été très bénéfiques. Les ensilages sont assez équilibrés dans leur rapport grain/tige, il y a du stock de fourrage », observe Clarisse Boisselier, conseillère à la Chambre d’agriculture. Les rendements, parfois hétérogènes, se situent autour des 14 t MS/ha, mais sont plus en dessous quand on se rapproche du littoral, pour s’établir dans les 10 à 12 t MS/ha. Les récoltes en maïs épi démarrent, les maïs grain emboîteront le pas d’ici à une quinzaine de jours. « Allez visiter vos parcelles, certains champs sont à surveiller, il y a de l’hétérogénéité », indique la conseillère.