Dominique Aubry (EARL Saint-Gilles) s’est installé en individuel en 1993 à La Chapelle-Craonnaise (53). L’exploitation compte 55 vaches blondes d’Aquitaine accompagnées d’une trentaine de génisses. Tous les mâles sont vendus en broutards. Un atelier porc avec 270 places de post-sevrage et 450 places d’engraissement est également présent sur l’exploitation.
Recherchant l’autonomie de son système, il utilise le concept TMCE depuis 26 ans pour favoriser la santé de ses sols et de ses cultures et assurer la minéralisation de ses animaux. « Je n’apporte plus de chaux car le pH du sol est amélioré grâce à cette riche activité biologique », précise l’éleveur, qui apprécie aussi « la souplesse et la porosité de ses terres. »
De la betterave depuis 6 ans
Sur sa SAU de 51 ha, il cultive environ 20 ha d’herbe pâturée ou fauchée. Un mélange spécifique aux troupeaux allaitants est semé, contenant du RGA, de la fétuque élevée, de la fétuque des prés, du dactyle, de la fléole et différents trèfles. Les autres cultures à destination des bovins sont : 12 ha de maïs ensilage, 3 ha d’épeautre (aplati pour les jeunes animaux), 4 ha de luzerne et 2 ha de betterave depuis 6 ans, « visant à apporter de l’énergie au cheptel ». « Même si cette culture nécessite un labour, alors que je travaille surtout en techniques culturales simplifiées, et que le désherbage n’est pas simple, je souhaite garder la betterave sur mon exploitation, très appétente pour les bovins et intéressante sur le plan nutritionnel. »
Quatre modes de récolte pour la luzerne
En année pas trop sèche, la luzerne est récoltée en 4 fois. La première coupe est conservée en ensilage, sur le même tas que l’herbe et le méteil. Comme pour le maïs ensilage, du conservateur est utilisé sur cet ensilage mixte pour avoir un fourrage qui chauffe moins et se conserve mieux. « Aujourd’hui, les ensileuses de la Cuma sont équipées pour diffuser le produit dans le fourrage à la récolte. »


La 2e coupe de luzerne est déshydratée en bouchons par la coopérative Déshyouest. « Cette année, ils les proposent en plus petite taille, adaptés aux jeunes animaux. Cela permet d’éviter le tri par les veaux qui sont au nourrisseur sur la période d’allaitement. Leur complémentation comprend de l’épeautre, de la luzerne et un complément à base de lin, plus du minéral. Les deux autres coupes de luzerne sont récoltées en foin (haché et mis en big bag). »
12 ha de méteil en interculture
Avant maïs, depuis 3 ans, Dominique Aubry implante début octobre environ 12 hectares de méteil (avoine d’hiver, vesce, trois trèfles). « Je souhaite avoir un fourrage dense et riche en MAT. Auparavant, je cultivais du RGI en dérobée. Une culture qui est trop gourmande en eau et pénalise le maïs à suivre », relate l’agriculteur.
Agnès Cussonneau
Des rations cadrées
La ration hivernale des vaches allaitantes est constituée de 5 kg MS de maïs, 1,5 kg MS de betterave, luzerne en foin ou ensilage herbe-méteil-luzerne, foin à volonté et minéral. Les génisses ont en plus 1 kg d’épeautre. Pour distribuer facilement et sans pénibilité ses différents fourrages, l’éleveur est équipé d’un télescopique et d’un godet désileur.Par ailleurs, dix hectares de blé sont cultivés sur l’exploitation pour la vente et afin d’avoir de la paille pour les bovins. « J’autoproduis les semences depuis 15 ans pour mes parcelles de blé. J’ai acquis un trieur. Quatre variétés poussent ensemble, ce qui permet de réduire la pression des maladies et parasites. Cette année, je n’ai appliqué qu’un fongicide. Et je n’utilise jamais de raccourcisseur », explique Dominique Aubry. Les fumiers et lisiers produits sur l’exploitation sont envoyés dans une méthanisation collective et reviennent sur l’exploitation sous forme de digestat.