Une attention particulière est portée aux truies et cochettes sur le Gaec Ker Morlais à Bovel (35). Yvon Gicquel et sa femme Bernadette y conduisent un élevage de 200 truies naisseur-engraisseur, en multiplication de cochettes Vénus (Axiom genetics). « Les 200 truies sont conduites en 7 bandes de 26 », indique l’éleveur qui s’est installé en 1997 sur la ferme familiale. La SAU est de 130 ha.
Pulpe de betterave pour la santé et le transit
Un 1er bâtiment porc en multiplication (verrat Défi) est créé à l’installation puis un 2e en 2009, alors que l’élevage s’agrandit et passe en multiplication de femelles. « Un bâtiment est dédié au naissage et l’autre à l’engraissement. Nous avons aussi investi dans une Faf – alimentant tout l’élevage, sauf les maternités et verraterie – une chaudière bois et un hangar solaire ».
Le couple travaille avec un salarié à mi-temps, Pascal, et une salariée à temps plein, Noëlla, spécialisée sur l’atelier maternité. Un poste qui demande sens de l’observation et rigueur. « C’est intéressant quand on aime les animaux », précise-t-elle.
R&D constante sur l’élevage
« Les truies entrent une semaine avant mise bas dans les maternités après avoir été douchées et essuyées. Les cases sont raclées deux fois par jour. Dès le début, elles reçoivent de l’aliment maternité. Une pratique mise en place il y a 3 ans. Nous avons observé que leur colostrum était plus riche », expliquent Bernadette et Yvon Gicquel.
« Nous sommes sans cesse en remise en question, en ‘recherche et développement’, pour toujours progresser. Par exemple depuis cette année, nous donnons de la pulpe de betterave en farine la semaine avant mise bas pour améliorer la santé et le transit. Une technique observée chez un autre éleveur. »
Repas ajustés à la truie
Les repas, 2 fois/j avant mise bas puis 3 fois/j, sont ajustés à la truie ou à la cochette grâce à des doseurs. « Au départ, j’apporte de l’aliment à la main et de l’eau au tuyau, en plus de l’abreuvoir, pour voir si la truie est en forme, si elle se lève bien. Je prends régulièrement leur température », ajoute Noëlla Gabillard. « Chaque truie dispose d’une fiche où sont notées toutes les informations la concernant : date d’insémination, de terme, de mise bas, nombre de porcelets nés totaux, vivants, sevrés… Ces données vont dans la G3T », présentent les éleveurs.
Chaque case dispose d’une plaque chauffante d’un côté de la truie et d’une lampe infrarouge de l’autre. « Nous rajoutons une lampe à l’arrière pour réchauffer les porcelets à la naissance. » Le plus tôt possible après mise bas, ils sont asséchés avec du kaolin et reçoivent un complément alimentaire renforçant leur vigueur (Pigstart Plus). Les soins (queues, dents) sont réalisés le jour de la mise-bas ainsi que la protection des tétines avec des pansements.


115 kg de poids moyen de portée au sevrage
15,5 porcelets sont sevrés sous leur propre mère et le poids moyen de portée au sevrage à 28 jours atteint 115 kg. Les mâles et femelles sont séparés au sevrage. « En verraterie, les truies doivent reprendre du poids, alimentées en sec. En ‘gestantes’, elles sont allotées (cochettes et selon gabarit-état d’engraissement) et reçoivent un repas par jour de soupe. Quatre semaines avant mise bas, la quantité est augmentée et nous passons à 2 repas/j. »
Permettant de vérifier la conduite alimentaire et la santé des truies, des mesures d’ELD (épaisseur de lard dorsal) sont réalisées à l’entrée en maternité, au sevrage et à l’échographie. « Toutes les démarches mises en place sur l’élevage permettent de sécuriser un approvisionnement en cochettes de qualité, standardisées, pour les éleveurs sur le Grand Ouest », souligne Aurélien Geffroy, technicien conseil Eureden. Agnès Cussonneau
Un protocole sanitaire carré
Les éleveurs n’ont jamais rencontré de problème sanitaire sur leur cheptel grâce à un protocole strict : portes toujours fermées à clés, douche de tous les intervenants à l’entrée, outillage à l’intérieur de l’élevage, nettoyage hebdomadaire intégral des couloirs, désinfection systématique des roues des camions. « Lors des départs des animaux, les camions doivent être vides et propres. Nous nous levons la nuit pour charger, les chauffeurs restent au pied du camion et revêtent une cotte et des bottes de l’élevage », détaille Yvon Gicquel. « Les livraisons (matériel d’IA, produits vétérinaires…) restent à l’extérieur et nous les désinfectons avant de les amener dans le bâtiment. » Les cochettes passent six semaines en quarantaine sur paille avec un aliment spécial.