C’est un évènement fort de l’été que Baptiste Coent ne raterait pour rien au monde : le calendrier de la ferme est tous les ans marqué d’une croix en juillet pour se souvenir de la date du festival des Vieilles Charrues. « J’y suis allé la première fois à 12 ans », se souvient le producteur de lait installé depuis 10 ans à Cléden-Poher (29). Depuis, aucune édition n’a été ratée, l’agriculteur distribue désormais du lait frais au camping des festivaliers le matin avec l’équipe de l’association Rés’Agri Centre. La ferme a une très grande flexibilité dans son organisation du travail, « nous sommes en double traite de février à fin juin, en monotraite tous les dimanches ». Grâce aux vêlages groupés sur les mois de février et de mars, la salle de traite est fermée en décembre et janvier.
Associé avec son père, le Finistérien se dégage un maximum de temps, « on n’est pas débordé, même avec 150 vaches ». Axée sur le pâturage, l’alimentation est produite par les 120 ha d’herbe, les paddocks sont changés toutes les 12 heures. « Les vaches sont toujours propres, nous n’utilisons jamais de produits de trempage. La traite n’est pas longue, il faut compter 100 vaches traites à l’heure », possible grâce à une salle en 2 x 10 double équipement. « L’été, s’il fait chaud, on a envie de baisser le rythme de travail ». L’astreinte quotidienne est estimée à 3 heures. Quand le troupeau est géré en monotraite, le travail du soir est réalisé en un quart d’heure.
Voyager pour se former
Baptiste Coent aime voyager. « J’ai sans doute fait plus de voyages après mon installation qu’avant ». La Nouvelle-Zélande, des pays d’Asie ou encore l’Irlande font partie des destinations de l’éleveur, qui n’hésite pas à assister à des matchs de rugby outre-Manche tout en profitant du séjour pour aller voir des vaches dans d’autres fermes. Curieux, il n’hésite pas à se rendre dans diverses portes ouvertes locales « pour s’informer au contact des gens. C’est aussi important quand on a des stagiaires : il faut montrer que l’on prend du plaisir dans son métier, qui n’est pas subi ». Entre la course à pied, son implication à la mairie de la commune en tant que conseiller municipal, des cours de musiques… les activités ne manquent pas, mais « il ne faut pas se disperser. Je veux garder les commandes de la ferme en étant performant. En vêlages groupés, on est obligé de l’être ».
Les parcelles de fauche sont de préférence récoltées en enrubannage, « c’est plus confortable psychologiquement, les plages météo à risque sont nombreuses pour du foin. De plus, cela m’évite de faner plusieurs fois ».
S’ouvrir aux autres
Membre d’Agriculteurs de Bretagne, le producteur aime recevoir chez lui, à l’image de l’action de communication « Tous à la Ferme » organisée cette année, qui avait attiré un millier de visiteurs. « On a des métiers atypiques, il faut être transparent et ouvrir ses portes ». Aussi, participe-t-il à la tournée d’été de l’association : « J’aime quand les agriculteurs vont à la rencontre des consommateurs ». Les priorités de l’élevage se résument par « les aspects humains, le bien-être et l’environnement ». Dans la tête du Clédinois, une idée de mutualisation trotte pour animer encore un peu plus le village de la ferme, pourquoi pas en rendant disponible une petite parcelle pour un maraîcher.
Fanch Paranthoën
Des vaches qui durent
Au Gaec ar Veridy, le taux de renouvellement du troupeau n’est que d’environ 15 %. Les vaches croisées vieillissent bien, « notre objectif est d’avoir en moyenne 6 lactations par animal ». Les vaches vides sont gardées, « elles sont alors élevées comme des génisses. Par la suite, elles pourront possiblement faire encore 4 ou 5 veaux ». Enfin, 7 vaches nourrices sont affectées à 20 veaux.