Dd7682.hr - Illustration Les vaches ont retrouvé de l’allant
En hiver, les bacs de pédiluve sont placés au bout du couloir de retour de la salle de traite.

Les vaches ont retrouvé de l’allant

Dans un système pâturant (45 ares accessibles par vache), le regroupement d’animaux a conduit à une vague de boiteries. Parages et pédiluves réguliers ont permis aux éleveurs de retrouver de la sérénité.

Fraîchement diplômé d’un BTS Acse, Baptiste Raguénès s’est associé le 1er janvier 2019 avec son père Jo, à Lanrivoaré (29). Entre reprise de la ferme voisine (30 ha, 40 vaches) et attribution par la laiterie de droits à produire aux JA, cette installation a doublé le lait à livrer pour atteindre 1 million de litres. Le regroupement des deux effectifs complétés par l’intégration d’un nombre significatif de génisses a eu lieu à la mise à l’herbe. Un contexte favorable pour limiter l’impact sur la santé des pieds.

Phase explosive de dermatite à la rentrée à l’étable

« Auparavant, je n’étais pas franchement embêté par la dermatite dans mon système très pâturant. J’arrivais à prendre en charge moi-même les quelques lésions en salle de traite », raconte Jo Raguénès. Malgré le stress généré par le mélange d’animaux et le logement improvisé dans un silo couloir couvert le temps d’aménager des logettes dans l’étable rallongée pour l’occasion, la transition de 70 à 140 laitières s’est plutôt bien passée. « Du moins, tant que les vaches étaient dehors. Car à la rentrée en bâtiment, fin 2019, les problèmes ont explosé », confient les deux associés qui ont d’abord mis cela « sur le dos du nouveau béton ». Les boiteuses restaient à la traîne au fond du paddock ou du parc d’attente. Elles baissaient en lait… « Ces vaches n’étaient plus efficaces », résume Baptiste. Les Finistériens ont alors cherché à soigner les pieds eux-mêmes. Les traites étaient rallongées par les soins à apporter et compliquées par des animaux qui piétinaient, s’impatientaient et bousaient. Une période « pénible ».

[caption id=”attachment_52386″ align=”aligncenter” width=”720″]Dd7683.hr Jo et Baptiste Raguénès, producteurs de lait dans le Finistère.[/caption]

Le jour où le pédicure a débarqué

Sur le conseil du contrôleur laitier, les éleveurs ont fini par appeler un pédicure à la rescousse. Jean-Jacques Friant, d’Innoval, a toujours en mémoire sa première visite au Gaec début 2020 : « J’ai levé les pattes d’une trentaine de vaches, soigné beaucoup de lésions de dermatite et appliqué de nombreux pansements… Sans oublier qu’après le stress d’un regroupement de troupeaux, une phase explosive de dermatite modifie les aplombs et fait rapidement le lit d’autres problèmes. J’ai ainsi trouvé quelques nécroses de la pince et ouvertures de ligne blanche.  » Baptiste et Jo Raguénès se rappellent également de cette première intervention. « Le soir-même, ce n’était plus le même troupeau. En fait, dès la sortie de la cage, ce n’étaient plus les mêmes vaches…  »
Surtout, avant de partir, le pédicure convainc les éleveurs de mettre en place des traitements collectifs réguliers. « Le pédiluve est la seule manière de soigner l’ensemble du pied et toutes les pattes. Pour moi, quand un troupeau est pris comme cela par les boiteries, c’est la méthode la plus efficace pour améliorer rapidement la situation entre deux parages », explique Jean-Jacques Friant.

Les vaches ont vite pris le pli des bains de pieds

Des bacs étant déjà présents sur la ferme, les producteurs de lait ont donc démarré les bains de pieds. « Deux ou trois fois par mois pendant quatre traites consécutives.  » Ils ont d’abord craint que le pédiluve au bout du couloir de retour ralentisse la sortie de traite. « Au départ, il a fallu pousser les vaches. Elles avaient tendance à vouloir sauter l’obstacle. Mais elles ont finalement rapidement pris le pli.  » Baptiste et Jo rapportent que la santé des pieds s’est pratiquement aussitôt améliorée. Et au bout de quelques mois, cela a même rejailli sur les performances de reproduction. « On ne voyait pas les boiteuses en chaleur. Aujourd’hui, nous observons davantage de chevauchements dans le troupeau.

Dans le cadre d’un contrat, Jean-Jacques Friant passe désormais quatre fois par an pour prendre en charge une vingtaine de vaches par visite. Grâce à l’assiduité des traitements collectifs, un an après son premier passage, il mesure sous les sabots qu’ils lèvent, même en période en bâtiment, le chemin parcouru. « C’est agréable. Il y a beaucoup moins de lésions et plus une vache vraiment gênée à la marche », approuvent les éleveurs. « Nous avons hâte d’ouvrir la porte de la stabulation et de voir le troupeau dehors.  » 

Le pédiluve déménage en fonction des saisons

Pour mettre en place un traitement par bain, il est recommandé de placer les bacs l’un derrière l’autre dans le sens de la longueur pour créer un passage étroit et long assurant que les animaux trempent bien chaque pied dans la solution. Au Gaec, au contraire, les deux bacs successifs ont été disposés dans leur largeur en sortie de salle de traite. Un choix finalement payant car les rebords successifs poussent les vaches à ralentir pour les enjamber : « Chaque pied est ainsi bien immergé », apprécie le pédicure. En saison de pâturage (mars-novembre), le pédiluve déménage à l’extérieur : quatre bacs de solution sont alors positionnés dès la sortie d’étable. Au Gaec, ces traitements collectifs ont été intégrés dans la conduite d’élevage. « En octobre dernier, au moment des ensilages, nous étions bien occupés et avons laissé les bacs de côté pendant un mois. Rapidement, nous avons constaté davantage de lésions et des vaches qui boitaient ou traînaient. Il ne faut pas se relâcher », confient les associés.


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Un commentaire

  1. goret louis

    ras le bol de la concurrence deloyale avec ces attributions demeusurees de lait alors que les copains de la meme coop ont ete pressure s pendant des annees .signe par un ancien administraeur.

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