Dans certains départements français, le nombre de foyers de tuberculose bovine connaît une augmentation régulière. La faune sauvage constitue un réservoir pour la maladie.
« Le nombre de cas de tuberculose bovine est en augmentation depuis 2004 », indique Maria Laura Boschiroli, vétérinaire de l’Anses. Chaque année, des dizaines de foyers sont détectées en élevage (abattage des animaux). Essentiellement dans des régions d’élevage de vaches allaitantes. Les bovins représentent le réservoir primaire de l’infection ; la maladie se transmet de bovin infecté à bovin sain. Cependant, des animaux de la faune sauvage, notamment le sanglier, le blaireau et le cerf, peuvent contracter l’infection. Des blaireaux détectés en Haute-Vienne en 2017, des sangliers et des cerfs en Charente-Maritime l’année précédente…
[caption id=”attachment_30114″ align=”alignleft” width=”166″] Maria Laura Boschiroli, vétérinaire de l’Anses[/caption]
La bactérie se retrouve dans l’environnement, dans des filtrats d’eau, dans les terriers ou dans les latrines des animaux sauvages. « La prévalence reste limitée (2 % à 6 % des blaireaux et sangliers) mais ils constituent un réservoir secondaire de la maladie, et sont susceptibles de contaminer les élevages. De ce fait, une surveillance de la faune sauvage est effectuée afin d’éviter que l’infection ne se pérennise dans ces populations, comme en Angleterre où les blaireaux ne sont pas chassés ». Un nouveau dispositif de surveillance et de lutte contre la tuberculose dans la faune sauvage est entré en vigueur début 2017.
Mesures de biosécurité
« Les solutions pour éviter la propagation de la bactérie passent, en premier lieu, par des mesures de biosécurité. Il faut interdire, aux sangliers, l’accès aux points d’abreuvement des bovins. De même pour les pierres à lécher, appréciées des cervidés ». La régulation de la population des cerfs et des sangliers (en augmentation depuis quelques années) est essentielle, en supprimant l’agrainage (mise à disposition de nourriture pour les animaux sauvages) ou en mettant en place des mesures d’abattage ciblé autour de foyers infectés.
La vaccination de la faune sauvage est également une solution (prise orale, dans des appâts). « Elle est chère et soulève beaucoup de questions : formulation, endroits de pose, durée, risque pour d’autres espèces…». Ces différentes options ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre. « Il est cependant primordial de poursuivre la surveillance et les enquêtes épidémiologiques », conclut la vétérinaire.