Le pâturage d’hiver se prépare au mois d’août

À Gahard (35), en zone humide, Samuel et Mathilde Duguépéroux pensent déjà à l’aménagement des parcelles pour accueillir les animaux cet hiver. « On n’a jamais sorti une botte de foin l’été ! ». Depuis 10 ans, le système herbager extensif en zone humide de permet d’avoir du stock fourrager. Les éleveurs passent aussi l’hiver en jouant sur l’état des bêtes. À cette période de l’année, ils anticipent déjà la saison de pâturage d’automne et préparent le pâturage hivernal. « L’hiver dernier, nous avions trop d’animaux sur la ferme. On a trop pioché dans les stocks. Mais la bonne année fourragère en cours nous a permis de reconstituer le stock de sécurité. » La ferme a besoin de 200 tonnes de foin pour passer l’hiver. Il y a aujourd’hui 240 tonnes en stock sur la ferme. 215 animaux en 12 lots Les 215 animaux présents sur la ferme sont au pâturage. Ils sont conduits au fil avant en 12 lots. Les 50 ha de fauche ont été coupés entre le 25 juin et le 14 juillet. Les premières parcelles fauchées vont rentrer dans le cycle de pâturage cette semaine. « En septembre, nous allons rendre presque toutes les parcelles pâturables. Y compris celles qui n’ont jamais été pâturées. » L’objectif : allonger les temps de repousse des parcelles les plus équipées pour le pâturage, c’est-à-dire celles autour des bâtiments qui ont de bonnes clôtures et un système d’abreuvement performant. Des stocks sur pattes Les animaux finissent les stocks sur pied d’été. Ils iront ensuite pâturer les regains des parcelles de fauche. En prévision du pâturage hivernal, le regain va donner de l’état aux bêtes. « Ton stock il est dans le foin, mais il est aussi sur tes animaux ; sur la capacité qu’ils ont à puiser dans leurs réserves pendant l’hiver », commente l’éleveur. « Cela fait 3 ans que nous laissons des lots dehors l’hiver. Les croissances compensatrices de printemps sont spectaculaires. » Pour Samuel Duguépéroux, il est important de réserver les prairies pâturées depuis plusieurs années pour le pâturage hivernal. « Elles ont l’habitude d’être sollicitées. Avec nos sols, ça marque vite, mais les vieilles prairies se refont mieux derrière. » Pour minimiser le marquage l’hiver, l’éleveur compte faire pâturer au fil. Il le déplacera maximum tous les deux jours. « Comme cela, elles piétinent moins et, avec l’épaisseur d’herbe que j’espère avoir d’ici l’hiver, le marquage sera moindre », déclare-t-il. Entretenir ses ronciers Pour un bon pâturage hivernal, il faut des haies. « Chez nous, les 25 km de haies donnent de l’ombre l’été. Mais elles servent surtout de brise-vent l’hiver. » Pour avoir une haie brise-vent, l’éleveur de Gahard entretient les ronciers sur les talus. « On taille et on émonde les gros arbres qui peuvent faire du bois d’œuvre et du copeau. Mais plutôt que de mettre le roncier « propre », on l’entretient. » En effet, c’est dans le roncier que vont se développer les arbustifs, ceux qui sont les plus efficaces comme brise-vent. Les copeaux produits par les haies sont recyclés en paillage extérieur. Pour le pâturage hivernal, Samuel Duguépéroux souhaite faire une zone stabilisée autour de l’abreuvement et du râtelier à paille. « L’avantage de stabiliser avec du copeau, c’est que ça fait éponge, ça part moins vite en bourbier. » Civam Adage 35 : 02 99 77 09 56 Chez Mickaël Lucia, à Remungol (56), en zone intermédiaire "Il reste 4 jours d’herbe sur pied, appétente tant qu’il ne pleut pas, mais qui perd en valeur. Les 69 VL tournent sur 35 ha. Nous avons réformé 12 VL début août, quand la viande est mieux payée. Le chargement moindre et 50 ares/VL d’herbe accessibles nous permettent de pâturer encore. Les « double traite » ont 7 kg MS de maïs, les mono 5 kg. On a tenu sans correcteur jusqu’à mi-août tant que les bouses étaient formées, mais les taux ont baissé (31,8 ; 42,8). Aujourd’hui, les doubles ont 1,5 kg de tourteau (colza). La production est de 26 L/VL (double) et 14 L/VL (mono). Avec une grande partie de notre référence faite au printemps et 6 000 L/VL, nous économisons sur la ration d’été sans risque." Civam AD 56 : 07 85 26 03 02 Chez Ludovic Rolland, à Ploubezre (22), en zone humide "Les 50 vaches finissent le 3e tour d’herbe sur les 18 ha pâturés : je n’ai pas à me plaindre, j’ai encore 52 jours d’avance en herbe. La pousse est de 23 kg de matière sèche/ha/jour cette semaine et ça devrait se maintenir, il a plu 22 mm le 19 août. Les vaches sont au pâturage la journée et pâturent du colza fourrager le soir depuis le 14 août. Elles ont 2 kg de matière sèche de maïs à l’auge. Elles produisent 15 L/vache (TB : 39 ; TP : 30). J’ai semé 1 ha de colza fourrager le 1er juin ; il est à hauteur de genoux et n’a pas encore de fleurs. Les vaches le consomment bien. Mi-août, j’ai fait une troisième coupe dans 9 ha : 6 ha d’enrubannage et 3 ha de foin." Cedapa : 02 96 74 75 50 Chez Alain Guillou, à Guimiliau (29), en zone humide "Les 68 vaches traites pâturent une repousse de 40 jours. Il y a une vingtaine de jours d'avance actuellement. Avec le retour de la fraîcheur et les 20 mm qui sont tombés les jours derniers, l'herbe a retrouvé une belle couleur. Avec le retour des parcelles fauchées au début du mois dans le circuit des VL, la surface à leur disposition atteindra 36 ha et on espère atteindre l'automne sans utiliser de stocks. La production de lait est entièrement assurée par l'herbe pâturée. Les taux (48 TB - 35,5 TP) se maintiennent. Les 2 taureaux sont avec leur troupeau respectif depuis le 15 juillet et devraient y rester jusque fin septembre. Actuellement l'activité principale concerne les talus et les clôtures. " Civam 29 : 02 98 81 43 94

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