dd8122.hr - Illustration Le déprimage a démarré au 15 février
La surface pâturable est divisée en 39 paddocks de 70 ares. Les vaches laitières y restent 24 heures pour ne pas entamer la pousse suivante.

Le déprimage a démarré au 15 février

Nichée aux portes de Landerneau, la ferme de Romain Marrec à Plouédern (29), en zone intermédiaire, poursuit sa mue, entamée il y a 5 ans. 

Après 3 années de salariat sur la ferme, Romain Marrec s’installe en 2016, suite au départ à la retraite de son père. Pour donner un aperçu du fonctionnement de la ferme familiale, « il y avait 30 ha de maïs ensilage, complété de soja, et des vaches qui pâturent au printemps, mais, pas pour la ration ! », explique l’éleveur. Dès 2017, il se fixe un objectif précis : produire du lait le plus autonome et le plus économe possible. Il fait appel à Pâturesens pour la mise en place de son système fourrager basé sur le pâturage dynamique.

30 ha exclusivement destinés au pâturage

La réflexion de son changement de système commence par l’accessibilité au pâturage des vaches laitières.
18 ha autour des bâtiments sont implantés en RGA-TB. Aujourd’hui, notamment grâce à des échanges parcellaires à l’amiable avec des voisins, 30 ha sont exclusivement destinés au pâturage des vaches laitières. Ce parcellaire de base est découpé en 39 paddocks de 70 ares. Les vaches laitières y restent 24 heures pour ne pas entamer la pousse suivante. Le réseau d’eau et des bacs à eau sont installés en même temps au milieu des paddocks. L’année dernière, Romain Marrec a finalisé l’aménagement de son parcellaire en stabilisant les chemins d’accès aux pâtures, travaux qui ont été soutenus par le Conseil départemental du Finistère. Le déprimage des prairies a commencé le 15 février. « Le ‘dernier’ repas d’herbe pâturée était le 25 décembre, les sols argilo-limoneux de la ferme étant relativement portants », note l’agriculteur.

En plus de ce qu’elles récoltent à la journée (soit 12 kg MS), les 50 vaches en production reçoivent 4 kg MS d’enrubanné et 2 kg  MS de foin. Pour les taries, elles sont exclusivement au foin. Les génisses de 2 ans sont au pâturage et celles de 1 an vont les rejoindre courant avril. La dernière pousse d’herbe mesurée est, en ce moment, à 25 kg / ha. Il reste 20 jours aux animaux avant d’entamer le 2e tour. La production laitière est de 18 L/ VL avec un TB à 47 et un TP à 36.

Des vêlages groupés

Romain Marrec se donne aussi pour objectif de grouper les vêlages pour pouvoir fermer la salle de traite pendant 1,5 mois. Cette année, ce sont près de 76 vêlages qui s’échelonneront jusqu’à fin avril. Des génisses supplémentaires seront gardées cette année pour pouvoir encore ajuster la période des vêlages, attendus entre le 15-20 février et fin mars. L’éleveur complète : « Celles qui seront ‘hors cadre’ quitteront la ferme. ». Il compte également faire évoluer les races de ses vaches pour mieux s’adapter au système de production : « La majorité des vaches en production (60  %) sont des Montbéliardes et des Prim’Holstein, héritées de l’élevage familial. L’idée est de pouvoir augmenter ma marge brute aux 1 000 litres en produisant un lait de qualité. J’y ai donc introduit des Jersiaises et continue les croisements (frison et jersiais néo-zélandais). »

Civam 29 : 02 98 81 43 94

Définir la taille des paddocks

La surface de base est celle nécessaire pour nourrir le troupeau laitier en pâturage plat unique sur la période de pleine pousse. Pour la calculer, on prévoit 25 ares/VL. Cette surface sera divisée en 6 à 8 paddocks, selon l’organisation des parcelles, pour obtenir des paddocks d’une durée de 3-4 jours en plein printemps. Certains préfèrent des paddocks durant 1 ou 2 jours pour gérer l’herbe plus finement. Il faut alors compter 1 are /VL/j pour déterminer la taille du paddock. Aux paddocks de base, on peut ajouter autant de paddocks « complémentaires », de même taille, que le permet la surface accessible aux laitières. Pour les bovins viande, compter 25 ares par couple mère-veau pour la surface de base, divisée en 4 à 6 paddocks d’une durée de 4 à 6 jours. La même méthode s’applique pour des ovins ou des caprins (25 ares pour 5 brebis et leurs agneaux ou pour 6-7 chèvres).

[caption id=”attachment_53640″ align=”aligncenter” width=”720″]8159.hr Pour calculer la surface de base en pâturage, prévoir 25 ares/VL.[/caption]

Valentin ROHON, Planguenoual (22), Zone sèche

“Nous avons mis à l’herbe le 1er mars. Nous avons 25 ha d’herbe à pâturer pour 60 vaches, soit 42 ares/VL. Il y a de l’herbe mais ça va être compliqué de passer partout en raison de la portance. Nous savons déjà que nous ne pourrons pas déprimer 5 ha de nouvelle prairie, qui seront d’abord exploités en fauche. Les vaches sortent de 10 h à 17 h. La ration est composée d’environ 5 kg MS d’herbe pâturée, 1,5 kg MS d’enrubannage et 10 kg MS maïs. Avec la mise à l’herbe, nous sommes passés de 2 kg de correcteur azoté/VL/jour à 1 kg et la production a augmenté de 2 L/VL/jour. Les vaches produisent 20,5 L/VL/jour, avec 46 g/L de TB et 34,5 g/L de TP.” Cédapa : 02 96 74 75 50

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NICOLE LUCAS, Berné (56), Zone intermédiaire

“Le déprimage a démarré le 24 février (10 jours plus tard que d’habitude). Les 50 VL ont pâturé 3 heures/j sur les parcelles au pied des bâtiments, elles recevaient alors en complément du maïs ensilage (5 kg MS/j) distribué le soir, du foin (1 round/3 jours) et de l’enrubannage (1 round/j). Le 16 mars, le déprimage a ensuite démarré sur le 2e site (à 1 km). Depuis, les VL pâturent 6 heures/j et elles reçoivent de l’enrubannage selon les besoins. La production est de 15 L/VL/j (TB : 43 g/L et TP : 30 g/L) et le stock de maïs ensilage s’est terminé cette semaine. Les vêlages groupés ont démarré autour du 10 mars et se poursuivront jusqu’à fin mai.” Civam AD 56 : 06 83 60 88 61

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Nicolas RUBIN, Argentré-du-Plessis (35), Zone intermédiaire

“L’ensilage de maïs et le pâturage de colza sont finis depuis jeudi 18 mars. Les vaches n’ont plus rien à l’auge, je gagne un temps considérable ! En stock, il me reste 80 bottes d’enrubannage qui serviront plus tard et du foin pour mes génisses. Jusqu’au 21 mars, les vaches avaient un paddock de 0,5 ha de jour et un autre de nuit, pour 50 vaches. Depuis le 21 mars, elles ont un paddock de 0,5 ha jour et nuit. Pour qu’elles aient de l’herbe fraîche à chaque sortie après la traite, les paddocks de 0,5 ha sont coupés en 2. Face aux gelées matinales, je n’ai rien observé d’inquiétant. Aujourd’hui elles produisent 22 kg de lait, contre 26 kg fin de semaine dernière (TB : 41,6 g/L, TP : 32,9 g/L).” Adage 35 : 02 99 77 09 56


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