Entre 2015 et 2024, le « croissant laitier » Bretagne – Pays de la Loire – Normandie connaît une baisse de densité des exploitations. Selon Christophe Perrot (Idele), le mouvement de migration des fermes laitières s’observe désormais à l’échelle nationale. Depuis la fin des quotas, chaque territoire poursuit sa dynamique laitière. Dans le Finistère et le Morbihan, où un tiers des exploitations produisent du lait (77 vaches laitières sur 101 ha en moyenne), la production laitière chute de de 4 et 3 % entre 2015 et 2019 et de 10 à 9 % entre 2019 et 2023. Le secteur souffre du choc démographique, de la concurrence d’autres productions et d’une « usure mentale » liée au foncier, à la main-d’œuvre et à la transmission. En Vendée, la production laitière, déjà marginale (16 % des exploitations), recule de 16 % sur la période 2019-2023 sous l’effet conjugué du climat, du tourisme, du plein emploi et de la concurrence des grandes cultures et ateliers allaitants. À l’inverse, dans l’ouest de l’Orne, le Sud-Manche et le Nord-Mayenne, où la collecte croît de 2 points entre 2019 et 2023, les conditions pédoclimatiques favorisent l’intensification et l’automatisation des ateliers, dans un contexte de forte densité (42 % des exploitations ont un atelier lait). L’absence de concurrence avec d’autres productions, l’émulation collective et la stratégie d’investissement des industriels contribuent à maintenir l’activité et à sécuriser les parcours des éleveurs à chaque étape clé. Pour Christine Goscianski (Idele), les choix des collecteurs pèsent autant que le prix du lait dans l’évolution des exploitations. Carole David…
Un Ouest laitier en recomposition : Entre contrastes et enjeux
 
						
																				
 
								