Première pathologie chez la vache laitière, une mammite coûte 230 € en moyenne. Face à la nécessité de réduire l’utilisation des antibiotiques, le projet Neolac, qui s’est déroulé sur quatre ans et a représenté un investissement de 2,5 millions €, démontre que des solutions naturelles (à base d’extraits de plantes) sont à la fois efficaces, rentables et applicables à grande échelle. Une thèse, des essais et des expérimentations grandeur nature mobilisant plus de 120 fermes de la coopérative Sodiaal ont été réalisés pour mettre au point trois solutions ciblées sur les périodes à risque de mammites : le tarissement (solution Parlac), la préparation au vêlage (Draistimix) et la lactation (Qualimilk).
Force de « l’innovation collaborative »
« La solution proposée pour le tarissement permet d’éviter les complications (perte de lait et gonflement de la mamelle) et de réduire l’utilisation des antibiotiques sur ce stade quand les mamelles sont saines », soulignent les responsables du projet. En préparation au vêlage, le mélange Draistimix améliore la qualité du colostrum et donc la résistance des veaux et augmente la quantité de lait produite de 2 kg/VL/jour sur les deux premiers mois de lactation, avec un effet plus important chez les primipares.
– 30 à 50 % d’antibiotiques
En lactation, la solution à base d’extraits de plantes contribue à réduire de 30 % le nombre de mammites et à mieux maîtriser le taux cellulaire. « Certains éleveurs passent ainsi sous la limite de pénalités et voient leurs résultats économiques s’améliorer fortement. 19 % des producteurs ayant participé à l’essai ont demandé à continuer à recevoir la solution juste après. Elle est facile à ajouter et contribue par ailleurs à réduire les risques d’antibiotiques dans le tank », précise Jean-Pierre Faucon, éleveur et vice-président de Sodiaal. La coopérative va mettre ces solutions à disposition de ses adhérents.
Un gain de 300 à 3 700 € par an
Globalement, dans des conditions d’alimentation et d’hygiène maîtrisées, ces alternatives permettent de réduire les mammites et donc la consommation d’antibiotiques de 30 à 50 %, tout en améliorant le bien-être des animaux. Les résultats économiques sont également notables, « avec un gain estimé entre 300 et 3 700 € par an pour une ferme moyenne ».
Agnès Cussonneau
Développement commercial
Biodevas Laboratoires met désormais sur le marché ces trois produits destinés à « renforcer son positionnement dans la nutrition et l’alimentation animale. À l’horizon 2027, ces gammes pourraient représenter jusqu’à 30 % du volume de nos ventes ‘Ruminants’ », souligne François Blua, dirigeant de l’entreprise.