Dossier technique

La liberté des casiers bien chargés

La Ferme de Marie-Jeanne à Andel (22) - Marie-Jeanne et Coline Avril ont parié sur des casiers qui prolongent les ventes en leur absence.

Deux femmes devant des casiers de libre-service alimentaire.en circuit vourt - Illustration La liberté des casiers bien chargés
Marie-Jeanne et Coline Avril devant les casiers de libre-service. | © Paysan Breton - T. Dagorn

Depuis 1996, l’entreprise agricole la Ferme de Marie-Jeanne à Andel (22) commercialise 100 % de sa production (poulet, pintade, dinde, canard) en vente directe. La fondatrice Marie-Jeanne Avril et sa belle-fille Coline emploient neuf salariés (sept équivalent temps plein). 700 volailles, entières ou après découpe, sont écoulées chaque semaine via différents créneaux de marché : magasin de producteurs à la ferme, livraisons aux bouchers par exemple et casiers…

Un vrai marché dans les casiers

Inspirés d’un reportage télé, les casiers de vente en libre-service ont été installés en décembre 2022 « pour prolonger les ventes au-delà des horaires d’ouverture du magasin. » Les associées de la SARL ont investi 50 000 € dans 108 casiers de marque Filbing Distribution. « Du haut de gamme » choisi en s’appuyant sur les études de marché du réseau Bienvenue à la ferme et l’avis d’utilisateurs contactés. Dans les compartiments réfrigérés, elles proposent des volailles entières et produits de découpe sous vide (DLC de 12 jours) comme des saucisses, merguez, paupiettes… En partenariat avec d’autres producteurs, elles complètent l’offre avec des produits laitiers (yaourts, fromages), des œufs, des légumes et depuis peu du pain et des plats traiteurs…

Une nouvelle dynamique de consommation

« Au départ, je me demandais qui allait acheter à des horaires atypiques », se rappelle Marie-Jeanne. Aujourd’hui, elle a des réponses. Les Parisiens installés en Bretagne suite au Covid : « Ils sont habitués à avoir tout, tout de suite. Les casiers répondent à cette nouvelle dynamique de consommation. » Les gens du coin aussi. Une voisine a même rebaptisé les casiers « les trop pratiques » car elle y récupère un poulet à rôtir quand ses enfants débarquent à l’improviste le dimanche. « L’outil convient parfaitement aux gens pressés qui achètent un produit en une minute. » Pratique, tout le stock est affiché en temps réel sur le site internet. Certains réservent un casier par téléphone et obtiennent un code de déblocage pour récupérer leur commande à la ferme.

123 nouveaux casiers installés

Il a fallu six mois pour que la vente en casiers se lance vraiment. « Le temps que la clientèle les voie puis les essaie. Nous profitions des passages au magasin ou au Marché de Noël pour faire la démonstration… », explique Coline. Marie-Jeanne imaginait ce concept de vente « solitaire ». Elle a été surprise par « le lien social créé » quand des habitués montrent comment procéder aux débutants de casiers ou que les gens prennent le temps d’une discussion.

Tous les compartiments ont vite été remplis. « Nous avons eu très peu de perte. » Ainsi 123 nouveaux casiers viennent d’être installés (60 000 € investis) afin de venir moins souvent faire le plein. En semaine, le réassort est réalisé une fois par jour. Trois ou quatre fois, les samedis et dimanches. « La personne de garde à l’élevage est aussi en charge des casiers désormais. »

Toma Dagorn

Une nouvelle clientèle

Les casiers attirent une nouvelle clientèle qui vient pour le libre-service et découvre du coup le magasin de producteurs. Aujourd’hui, les casiers représentent « une vraie vente additionnelle » approchant 20 % du chiffre d’affaires de la SARL. « D’une certaine manière, les casiers nous permettent d’avoir un magasin ouvert sans être là », apprécie Marie-Jeanne Avril.


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