Sur l’exploitation du Gaec de Coet Nouzic à Locmalo (56) l’atelier porcs fermiers Label Rouge des Fermiers d’Argoat occupe l’équivalent en temps de travail d’une personne. Cinq frères sont associés avec un de leur neveu et 2 salariés sur cette exploitation laitière sur 2 sites pour 1,7 million de litres de lait produits et 330 ha de SAU. Le porc fermier Label Rouge représente 2 900 porcs produits chaque année. Les éleveurs achètent 700 porcelets toutes les 12 semaines chez le même éleveur naisseur. « Nous avons en permanence 2 lots sur l’élevage », indique Pierre Le Botlan, un des associés du Gaec en charge de la production porcine fermier Label Rouge.
Aliment à volonté jusqu’à 14 semaines
Pour les Fermiers d’Argoat, le porc fermier Label Rouge regroupe 20 éleveurs, 1/3 sont des naisseurs-engraisseurs et les 2/3 des post sevreurs-engraisseurs. Le Gaec de Coet Nouzic est post-sevreur-engraisseur. « Les cochons arrivent à 4 semaines d’âge. Ils vont dans des cases spécifiques à 58-59 animaux par case pour qu’ils aient 0,4 m2/porc ce qui est supérieur aux exigences du cahier des charges. Trois semaines plus tard, je réalise un desserrage pour qu’ils passent à 0,8 m2/porc. L’objectif est d’atteindre 2,6 m2/porc à 17 semaines d’âge. Les porcs restent en PS jusqu’à 13-14 semaines ; jusqu’à cet âge ils ont de l’aliment à volonté. Nous travaillons avec un aliment composé de beaucoup d’orge, du tournesol avec coque entière. Le but est de rassasier les cochons en diminuant l’énergie et en augmentant le volume par la présence de fibre. Les animaux sont élevés sur paille et ont un accès à l’air libre de 0,25 m2/porc », explique Pierre Le Botlan.
Maîtriser le poids à l’abattage grâce à une alimentation adaptée
Après 14 semaines, les porcs sont rationnés car ils doivent atteindre au minimum 182 jours d’âge avant l’abattage pour respecter le cahier des charges. Ils sont destinés à la viande et la charcuterie fraîches recherchées pour les étals de bouchers-charcutiers qui ont besoin d’un cochon ni trop lourd ni trop gras. « Lors du premier départ, les cochons ne doivent pas dépasser 110 kg de carcasse sinon ils sont déclassés pour aller en conventionnel. Les consommateurs n’aiment pas les côtes de porc trop grosses. » Les éleveurs utilisent une lignée mâle Duroc pour avoir une viande plus persillée. « Aux Fermiers d’Argoat, nous travaillons pour obtenir une viande d’une qualité supérieure pour nous démarquer du produit standard. Chaque année, nous réalisons des tests avec un laboratoire indépendant.Des panels de consommateurs participent à un test hédonique visant à mesurer leur niveau de satisfaction », explique Aurélie Guion, animatrice des Fermiers d’Argoat.
Nicolas Goualan
900 t d’aliment fabriquées pour les porcs
Les associés du Gaec de Coet Nouzic conservent leurs céréales pour fabriquer l’aliment nécessaire à l’engraissement des porcs fermiers Label Rouge. « Nous conservons du blé, de l’orge et aussi des protéagineux : féverole et pois. Nous fabriquons 900 tonnes d’aliment chaque année pour les porcs. Nous avons un aliment 1er âge, un 2e âge, un croissance et 2 finitions. Le dernier aliment finition est plus riche en fibres pour optimiser le rationnement et ne pas dépasser le poids de 110 kg à l’abattage. »
Des plus-values sur le prix de base
En production de porc fermier Label Rouge, l’éleveur est payé sur la base du prix du Marché du Porc Français avec des plus-values en fonction du classement sur le poids, le gras, le taux de muscle et le pH de la viande. « Nous arrivons à atteindre une bonne plus-value sur notre élevage car nous effectuons un bon tri en fonction des poids pour organiser les départs », indique l’éleveur. Ces plus-values contribuent à rééquilibrer un modèle de production plus exigeant, tant en termes de temps que de moyens engagés.