« Le fourrage est coupé par un groupe de fauche de 9 m de largeur. L’andaineur est intéressant quand il y a peu de fourrage, car il permet de regrouper les andains. Dans les triangles des parcelles, je vais collecter le fourrage pour le disposer dans les grandes longueurs pour qu’il y ait moins de manœuvres à réaliser lors de la récolte. S’il y a un surcoût pour l’andainage, il y a ensuite moins d’heures de rotor pour l’ensileuse et un chantier rendu silo plus rapide et moins coûteux », indique Nicolas Delaunay, responsable d’atelier à la Cuma de l’Union.

Moins de protéines venant de l’extérieur
L’andaineur à tapis possède le gros avantage de préserver la qualité du fourrage. « C’est un pick-up (comme sur un round baller) qui collecte le fourrage sur le champ et le monte sur le tapis pour la mise en andain. Ce système permet de faire monter tout le fourrage sur le tapis, même les feuilles qui sont détachées de la tige. Dans des cultures de méteil ou de luzerne, c’est très important pour préserver la qualité car très souvent l’objectif est de consommer moins de protéines achetées à l’extérieur pour être plus autonome », précise Nicolas Delaunay. En ce dernier jour d’avril, le chauffeur andaine une parcelle de luzerne qui sera ensilée dans l’après-midi. En stoppant le tapis dans les recoins de parcelle, le chauffeur collecte et stocke de la luzerne sur l’outil sans andainer pour pouvoir déposer le fourrage dans les grandes longueurs.

Pour Nicolas Delaunay, la puissance idéale pour tracter l’andaineur à tapis est comprise entre 130 et 150 chevaux. « Nous sommes à 1 400 tours/minute de régime moteur pour avoir 700 tours/minute à la prise de force. Il y a un besoin de puissance au démarrage dans les longueurs pour absorber l’accélération du tracteur et la mise en route des tapis. »
Un débit de chantier de 5,2 ha/h
La vitesse de travail est comprise entre 10 et 15 km/h et entre 6 et 10 km/h en conditions particulières (déplacement d’andains volumineux ou en brins longs). Le débit de chantier est de 5,2 ha/h, la facturation se fait à l’heure de prise de force. « Le coût est plus élevé qu’avec un andaineur à double rotor mais la qualité de fourrage est préservée avec ce matériel et cela permet d’augmenter le débit de l’ensileuse. »
Nicolas Goualan
728 ha andainés la première saison
L’andaineur à tapis a tourné 140 heures sur sa première saison, soit l’équivalent de 728 ha andainés. Les adhérents observent qu’il y a moins de cailloux et de terre dans le fourrage. Les cailloux roulent devant le pick-up et ne montent pas sur le tapis. « Le fabricant préconise un graissage toutes les 50 heures. Je trouvais que ça n’était pas assez sur la saison. Du coup, pour me rassurer, je suis passé à un graissage toutes les 25 heures de travail en me basant sur le compteur prise de force. »