Pour Sylvain Bréal, qui est associé en Gaec à Retiers (35) avec son frère Jean-François et sa mère Marie-Annick sur une exploitation laitière avec 1,55 million de litres de production et 147 ha de SAU, il était important de se diversifier avec de la production d’énergie. « Nous avons du photovoltaïque et nous souhaitions compléter cette approche production d’énergie avec de la petite méthanisation. Nous avons tout d’abord étudié le concept de micro-méthanisation type Bioélectric qui nous plaisait car l’investissement n’était pas démesuré et cela nécessite beaucoup moins de travail qu’avec une grosse méthanisation car le process est basé uniquement sur le lisier des vaches. »

Convaincu par la méthanisation passive

Les éleveurs se sont ensuite rapprochés de la Chambre d’agriculture et de l’association Aile pour effectuer des visites. « Nous avons rencontré des agriculteurs équipés d’une micro-méthanisation et nous avons découvert la méthanisation passive avec le système Nénufar. Ce dernier nous a donné confiance, le process est cohérent, il n’y a pas de système de chauffe, pas de pompes, très peu de pièces en mouvement ce qui limite la maintenance. Notre lisier reste du lisier, il n’est pas considéré comme du digestat », apprécie Sylvain Bréal.

Pas de système de chauffe, pas de pompes, très peu de pièces en mouvement ce qui limite la maintenance

Les associés ont alors décidé de couvrir la fosse à lisier de 2 600 m³ avec un Nénufar. La production de biogaz de la fosse à lisier alimente un moteur de cogénération de 30 kW de puissance. « Nous sommes en contrat d’autoconsommation/revente sur une durée de 15 ans ce qui nous permet d’utiliser une partie de l’électricité produite et de revendre le surplus. Pour le moment nous n’autoconsommons pas l’électricité car le tarif de rachat à 0,21 €/KWh est plus intéressant », précise Sylvain Bréal.

250 000 € d’investissement

Pour installer le Nénufar, le poteau prévu pour une couverture de fosse classique au centre de la fosse a été coupé. Deux brasseurs ont été installés dans la fosse pour éviter la formation de croûte en surface qui pénalise la production de biogaz. Les pratiques dans la stabulation n’ont pas changé, le lisier est évacué 6 à 8 fois par jour à l’aide de racleurs à cordes. Le lisier tombe ensuite dans un tuyau de 600 mm de diamètre en bout de bâtiment pour descendre par gravité dans la fosse. Le Nénufar a été installé en janvier dernier et le moteur de cogénération mis en route début février. L’investissement total est de 250 000 €, soit 140 000 € pour le Nénufar et 110 000 € pour la partie électrique et le moteur installé par la société GR Énergies. « J’ai bénéficié de l’aide Agri Invest équivalente à 40 % de l’investissement pour la partie couverture de fosse. Le prévisionnel est établi avec un retour sur investissement entre 9 et 10 ans. »

Nicolas Goualan

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