« Nous avons broyé 40 000 t de maïs humide. Cette année, ce type de broyeur sauve des élevages : à cause de l’humidité des grains, on ne peut pas se servir de broyeurs classiques, qui bourrent », explique Paul Le Roch, gérant de Leroch distribution, lors d’une démonstration d’un broyeur Abeltshauser, sur un élevage de Plumieux (22). L’entreprise est importatrice de la marque allemande, dont la particularité réside dans les grilles en métal déployé qui, à l’inverse de grilles lisses, permettent aux couteaux d’être beaucoup plus agressifs sur les grains. La machine « ne bourre jamais, peu importe la teneur en humidité de la matière première ». À l’usage, ces grilles se changent sans outils.
Seule limite : la puissance du tracteur
Trois variantes de ces broyeurs existent. Ils peuvent être en version portée sur le tracteur (3 points), en traîné avec une tourelle ou en version traînée dotée d’un moteur autonome. Tous ces modèles « ont le même rotor, c’est beaucoup plus simple pour la gestion des pièces ».
La puissance est le seul frein au rendement : un tracteur de 240 ch autorise une production de 40 t de broyat par heure. Si la puissance est portée à 500 ch, le rendement sera de 70 t/h. « Le modèle traîné autonome dispose de 650 ch. Il est capable d’absorber la récolte de 3 moissonneuses au champ ». Sur les broyeurs, il est possible d’incorporer des conservateurs grâce à une pompe doseuse. Aussi et pour éviter l’entrée de corps étrangers tels des métaux, un aimant les capte.
10 grilles adaptables
Sur ce chantier de démonstration, les tracteurs se suivent, déversent le contenu de leur remorque dans une première trémie qui alimente par une vis une seconde réserve. « Grâce à cette trémie tampon, on ne s’arrête jamais, ce qui nous fait gagner 10 à 15 t/h ». Le tapis de 8 m, dirigeable de gauche à droite, remplit enfin le silo. Les machines sont équipées de « 10 grilles, on s’adapte à la demande ».
Sur la version autonome, l’outil est équipé d’un moteur hydraulique qui permet de placer l’ensemble là où on le souhaite. Le modèle traîné avec la trémie sur tourelle a également cet avantage de pouvoir se placer facilement dans des endroits exigus.
Fanch Paranthoën
Aucune contrainte de matière première
Ces broyeurs sont capables de recevoir tous types d’intrants destinés à l’alimentation animale ou pour les méthaniseurs. On peut ainsi y passer « des pois, de la féverolle, des céréales germées, du marc de pomme… tout peut passer, il n’y a aucune contrainte », résume Paul Le Roch. Des demandes pour du broyage de paille à destination des poulaillers arrivent, tout comme des fabrications d’aliments spécifiques pour vaches laitières, composés de blé, d’eau et de compléments alimentaires. Enfin, certains éleveurs font appel à ce service pour introduire du maïs sec dans la ration des vaches, « on broie alors très finement. Le résultat est équivalent à de la farine, comme celle qui entre dans la fabrication du pain ».