Dossier technique

Fini la corvée de silo avec l’enrouleur automatique

SCEA La Ville Goron à Quédillac (35) - Bâcher et surtout débâcher un silo de maïs est souvent vécu comme pénible. Sur la SCEA La Ville Goron, l’enrouleur automatique facilite cette tâche tout en la rendant moins chronophage.

Les trois hommes devant le silo de maïs - Illustration Fini la corvée de silo avec l’enrouleur automatique
De gauche à droite : Xavier Rosselin, Éric Minard et Georges Abdayem devant l’enrouleur et le silo fraîchement ouvert. | © Paysan Breton

L’idée est venue d’Éric Minard qui trouvait le bâchage et le débâchage des silos particulièrement contraignants. Son cousin, Xavier Rosselin, mécanicien spécialisé en agriculture (SARL Xavier Rosselin), a travaillé avec Georges Abdayem, ingénieur spécialisé dans la mécanique et l’automatisation, pour développer un premier prototype d’enrouleur-dérouleur de bâches. Puis un 2e, plus abouti, a été mis en place sur le 2e silo. « Aujourd’hui, il faut compter un coût à partir de 12 000 € pour cet outil, selon les dimensions du silo. On peut y adapter quelques options : passerelle, filet en front d’attaque », indique Xavier Rosselin qui est prêt à en réaliser d’autres pour des éleveurs qui seraient intéressés.

Des bâches lourdes et résistantes

Il peut s’adapter à tous types de bâches. Éric Minard avait investi il y a 7 ans dans des bâches Lest’o en polypropylène, plus lourdes et résistantes. « Avec ce système d’enroulage qui permet une meilleure conservation, je compte les garder au moins 20 ans. » Lors des chantiers d’ensilage, en lien avec une ETA, le maïs est bien tassé avec un tracteur et un télescopique. Du sel est répandu manuellement sur le tas, plat. Puis une sous-couche microfilm vient épouser la surface pour empêcher toute entrée d’air. « Auparavant, j’utilisais une épaisseur de 80 μ mais désormais j’opte pour 55 μ qui sont suffisants. Nous n’avons jamais utilisé de conservateur pour l’ensilage de maïs. »

Moins d’une minute pour débâcher

Des boudins sont mis sur le pourtour du tas uniquement. « À quatre personnes, la couverture complète d’un silo de 40 m sur 11 m prend 15 minutes. » Ensuite, « la bâche s’enroule en moins d’une minute à chaque utilisation du maïs. Je connecte le dérouleur sur le téléscopique équipé du désil-cube par branchement hydraulique et j’enroule en appuyant sur un bouton. C’est très simple, sécurisé et sans effort. »

Georges Abdayem précise que l’enrouleur « peut être alimenté par n’importe quel branchement hydraulique. Un poste fixe est aussi envisageable. » C’est la 3e saison d’utilisation sur l’exploitation d’Éric Minard. « Nous aurions du mal à nous en passer aujourd’hui. » En hiver, l’éleveur découvre le 1er silo de 3 mètres de hauteur tous les 5 – 6 jours pour réaliser ses cubes de maïs, qui iront dans la cuisine du robot d’alimentation Lely. « Quand il fait plus chaud, c’est le 2e silo qui est utilisé, de 1,70 mètre de hauteur, je le débâche tous les 2 – 3 jours », précise le Bretillien.

Peu de pertes de maïs

« Avec ce système d’enrouleur, je place plusieurs rangées de boudins sur le front d’attaque pour que le tas reste bien hermétique. J’ai globalement très peu de pertes de maïs. » Autre intérêt, ce système n’affiche pas de prise au vent.

Sur la SCEA La Ville Goron, Xavier Rosselin a aussi mis en place des passages canadiens et des barrières télécommandées qui s’abaissent pour faire office de ponts dans la stabulation des vaches laitières. « Quand j’arrive avec ma balayeuse pailleuse, j’abaisse avec la télécommande la barrière-pont sur laquelle je roule pour descendre la marche et accéder au couloir d’exercice », explique Éric Minard.

Agnès Cussonneau

Une ration à base de maïs, herbe et betterave

Éric Minard travaille sur la ferme avec sa femme Anita et un salarié à temps plein Samuel Chaudin. Le cheptel compte un peu moins de 80 vaches laitières Prim’Holstein, traites en robot (production de 840 000 L). En ration hivernale, les vaches laitières ingèrent jusqu’à 13 kg MS de maïs ensilage, 3 kg MS d’ensilage d’herbe, 3 kg MS de betterave, 2,8 kg de tourteau de soja ainsi que du minéral et des acides aminés. La moyenne d’étable est d’environ 10 700 L avec un TP de 35,9 et un TB de 44,3. Les producteurs adhèrent à Eilyps pour un accompagnement sur l’atelier laitier. À côté, ils élèvent des volailles et des porcs. La SAU de 140 ha comprend 26 ha de maïs, 24 ha de prairies temporaires, 2 ha de betterave plus des cultures de vente (céréales et pois de conserve).


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