18433.hr - Illustration La betterave fourragère pâturée pour renouveler les prairies
La betterave est un fourrage riche en énergie qui profite bien de l’eau. Après un été sec, elle peut repartir avec les pluies de l’automne.

La betterave fourragère pâturée pour renouveler les prairies

Afin de renouveler une prairie proche de la stabulation, Nicolas Rubin, agriculteur à Argentré-du-Plessis (35), a planté 0,4 ha de betterave fourragère en avril 2023. 

La parcelle de betterave est pâturée depuis fin septembre, au fil avant, de manière à laisser accessibles 2-3 kg/VL/jour. 

En bordure du chemin 

Le paddock se situe en bordure du chemin. Une fois les betteraves pâturées (après 1 à 2 heures), les vaches se dirigent d’elles-mêmes vers la prairie, sans que Nicolas Rubin n’ait à les y emmener. Par temps pluvieux, c’est plus compliqué : avec le sol boueux, les vaches laissent une partie des betteraves en terre. L’éleveur attend donc des fenêtres de temps sec pour y retourner. 

Un front d’attaque plus large au fil avant 

Faire pâturer avec un front d’attaque plus large, pour que toutes les vaches aient accès en même temps à un seul rang de betterave, juste sous le fil, devrait permettre de mieux pâturer en conditions humides. À la fin de l’hiver, la parcelle sera retournée pour semer une prairie.

Zone intermédiaire

Les vaches ne sortent plus au pâturage depuis le 4 décembre, la pousse n’étant plus suffisante et les chemins secondaires étant dégradés. La ration se compose de 9 kg MS d’ensilage d’herbe, de 5 kg MS d’ensilage de maïs et de 3 kg MS d’enrubanné. La production journalière est descendue à 15-16 L/VL. Nous allons sûrement corriger la ration avec du tourteau de colza pour la série de vêlages qui arrive au 20 janvier. Le TB est très bon (50 g/kg), et je compte remonter le TP (actuellement à 33,5 g/kg) en distribuant du maïs grain. La saison 2023 a été satisfaisante, la pluie a permis d’avoir de l’herbe tout au long de l’année. Avec la diminution du chargement pendant l’été, nous avons pu poursuivre la ration 100 % pâturage et économiser des stocks. Mais cette année a été transitoire pour nous : l’organisation du pâturage a été modifiée en cours de saison avec l’acquisition de 7 ha de surface accessible. L’année prochaine, le tour d’herbe sera calé dès le déprimage et les périodes de vêlages seront stabilisées.

Pascal Le Guern, à Saint-Laurent (22).

Zone intermédiaire

La période des vêlages a duré 2,5 mois et a fini le 9 décembre. L’adoption par les 7 nourrices se passe très bien. La production laitière des vaches récemment vêlées est de 19 kg/jour (TB/TP : 42,5/32,5), et de 11 kg pour les 7 vaches en lactation longue. Les inséminations ont démarré le 4 décembre. En vêlages groupés, il faut être particulièrement attentif pour la détection des chaleurs. C’est une période chargée. Les 12 génisses d’un an ont été inséminées : les vêlages à 2 ans sont en bonne voie ! L’objectif est que les IA soient finies mi-janvier, avec possibilité de rattrapage jusqu’au 20 février. Aujourd’hui les VL pâturent de 11 h à 17 h, environ 20 % de leur ration, le reste est de l’enrubannage. Elles auront fini le tour de pâturage mi-janvier. Après une période où elles laissaient des refus sur des prairies qui avaient été épandues en fumier, elles rasent de nouveau bien les pâtures. Depuis une semaine il n’y a plus de pluie. Il était temps, l’eau commençait à stagner en surface par endroits.

Guillaume Houitte, EARL La Flume à Langouët (35).

Zone humide

Les 35 VL sont rentrées en bâtiment depuis le 10 décembre. Elles ont encore de l’enrubannage, mais passeront entièrement au foin au tarissement mi-janvier. On n’a plus que 6 L/VL/j, car 2024 sera la 1re année en vêlages groupés de printemps, donc beaucoup de VL sont à leur 16e mois de lactation. Les brebis, rentrées aussi, sont au foin. On réserve le peu de terres encore portantes aux autres troupeaux pour qu’ils passent l’hiver dehors au pâturage. Les mises bas de printemps permettront de valoriser les prairies humides à l’été, et nous pourrons majoritairement faire du foin tardif qui est le moins coûteux et le plus favorable à la biodiversité. Nous ne cherchons pas maximiser le volume de lait produit mais plutôt à minimiser les charges de mécanisation et d’alimentation, en réduisant le temps passé en bâtiment et en maximisant le pâturage tournant. L’objectif est de vivre de la ferme tout en luttant contre le dérèglement climatique et en préservant la biodiversité.

Beatrijs De Wilt, à Nivillac (56).

Zone humide

Les 80 vaches laitières ont accès à 45 ares d’herbe par VL grâce aux 750 m de chemins aménagés l’an dernier dont 100 m enrobés en sortie d’étable. Cette année, la saison de pâturage a démarré le 24 février et s’est terminée plus tôt, c’est-à-dire fin novembre même si les vaches sortent encore de temps en temps dès que l’on a une belle journée. Comme partout en Bretagne, l’année a été marquée par des pluies abondantes qui ont favorisé la pousse de l’herbe mais qui, à deux périodes, ont compliqué le pâturage : en mars tout d’abord avec 220 mm et en novembre. La saison fourragère a été bonne et les stocks sont conséquents en enrubannage, maïs ensilage et betterave. De quoi passer sereinement l’hiver et avoir suffisamment de sécurité pour aborder la prochaine campagne. Actuellement les taux sont bons (47 TB – 35 TP) mais la production pêche un peu à cause du taux élevé de MS du maïs.

Lionel Madec, au Cloître-Saint-Thégonnec (29)


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