Edito - Illustration Éléphants

Éléphants

Puisque les vaches sont désormais indésirables, remplaçons-les par des éléphants. D’accord, seulement par de l’herbe aux éléphants. Les agrocarburants de 2e génération étant avides de cellulose et de lignine, voilà une reconversion tout trouvée pour les fermes bovines… et cela sans travail. Il suffit de retourner les prairies une bonne fois pour toutes puis de planter du miscanthus pour 15 ans. Et puisqu’il n’y a pas de petit profit, une bonne coupe à blanc des haies typiques des régions bocagères d’élevage alentour nourrira la bête technologique qui transforme la matière organique en biocarburant. Peu importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse… de rouler.

1,8 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre

Cauchemar. Double cauchemar car le bilan environnemental des biocarcurants ne serait pas aussi vert qu’on veut bien le conter. En 2015, la Commission européenne avait déjà commandé une étude sur ce carburant de plus en plus controversé. Il en ressortait, qu’en moyenne, un litre de biodiésel représente 1,8 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’un litre de diesel fossile (lui aussi bio si on veut pousser car issu d’organismes vivants !). Comment en arrive-t-on à cette conclusion ? En englobant tous les effets indirects liés à la fabrication industrielle de ce type de carburant. Par exemple, les cultures destinées aux agrocarburants occupent des terres jadis consacrées à l’élevage ou l’alimentation humaine, voire des forêts qu’il a fallu défricher pour compenser la SAU perdue. Or ces terres stockaient du carbone, à l’image des prairies qui sont de véritables puits de CO2. Sans compter qu’une culture destinée à la production d’énergie consomme aussi des engrais – fabriqués à partir d’énergie fossile –, consomme des heures de tracteur et de transport qui doivent logiquement rentrer dans le bilan. Allez pompiste, un vert plein s’il vous plaît… 


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