L’intensification fourragère dans l’ADN du Gaec du Rendez-vous

 - Illustration L’intensification fourragère dans l’ADN du Gaec du Rendez-vous
Fabien, Xavier et Vincent Luherne et leurs parents (absents sur la photo) ont échangé avec des visiteurs lors d’une journée technique laitière organisée par la FDSEA 56, sur certains aspects de la conduite des cultures et du troupeau.
Adepte du non-labour depuis 30 ans, le Gaec du Rendez-vous, à Sulniac (56), optimise la production par culture pour assurer une autonomie alimentaire maximale de ses 135 vaches.

L’exploitation de la famille Luherne ne compte qu’une trentaine d’hectares accessibles, dont six réservés aux génisses. Le système fourrager est basé sur le maïs ensilage, distribué toute l’année. L’assolement compte 60 hectares de maïs pour assurer le stock (vente possible d’une vingtaine d’hectares, en grain). La ration des laitières contient au moins 1/3 de maïs au moment de la pousse de l’herbe, au printemps. Le pâturage est géré en paddocks de 2 jours, avec un retour toutes les trois semaines. Les compléments sont distribués au Dac. Les stocks d’herbe, de méteils et de luzerne complètent la ration. « La culture de la luzerne se justifie pour son apport de fibres, de protéines et sa bonne pousse en été », indique Fabien Luherne.

Deux couverts entre orge et maïs

Entre une céréale et un maïs, les associés peuvent implanter deux couverts à suivre. « Après une orge, nous semons un mélange d’avoine et de trèfle, en direct dans les chaumes, récolté au bout de deux mois, à 2-3 tonnes de MS », indique Fabien Luherne. « Ensuite, en octobre, nous semons un mélange protéique, récolté fin avril, début mai ». L’objectif est d’ensiler, assez tôt, pour un fourrage de qualité. Des mélanges RGI-trèfle incarnat sont également implantés en dérobée. Le semoir a été construit sur place (base déchaumeur, trémie frontale).

Paddocks tournants

Les génisses sont élevées au lait entier et logées en cases individuelles jusqu’à 4 semaines. Ensuite, elles intègrent la nurserie où elles reçoivent progressivement de la paille d’orge et un mélange céréalier fermier. Elles sont en ration sèche jusqu’à un an. À la mise à l’herbe, elles pâturent sur des petits paddocks tournants pour bénéficier d’une herbe de qualité. L’objectif est d’avancer les vêlages, actuellement à 27 mois en moyenne, en inséminant à 400 kg, vers 15 mois (estimation au tour de poitrine). Toutes les inséminations sont réalisées par les associés. Les vaches taries sont logées dans un hangar spécifique. « Nous utilisons des antibiotiques et des bouchons au tarissement », indique Xavier Luherne. « Ensuite, elles vont en pâture pendant 5 semaines, avant de bénéficier d’une préparation au vêlage en bâtiment, avec une ration maïs-paille-aliment. C’est simple, mais efficace, les vaches ont peu de problèmes, comme les fièvres de lait ».

3,80 €/1 000 L pour la salle de traite

L’étable compte 140 logettes paillées. « Nous utilisons 400 kg de paille par jour en moyenne pour le troupeau, distribués à la pailleuse ». Les terres bénéficient de 1 600 tonnes de fumier de bovin, de 150 t de fientes et de 160 t de fumier de volailles importées (8 000 UN). La salle de traite est en 2 x 13 postes, double équipement. « La traite se fait en 1,5 heure à deux personnes. La main-d’œuvre n’est pas un facteur limitant, nous avons donc fait le choix d’un système économe. Sur dix ans, l’investissement pour la traite revient à 3,80 €/1 000 litres », évalue Marie-Andrée Luherne. Les installations des trois fils, étalées sur les six dernières années, ont été anticipées pour garantir un revenu à chacun des associés.

La vermifugation des génisses, pas systématique

Il faut estimer les risques en fonction du chargement à l’hectare, de la conduite du pâturage, de la date de sortie à l’herbe, de la crois-sance des animaux… Les molécules utilisées ont une rémanence de plus de deux mois dans les bouses (mauvaise dégradation, augmentation des refus). La vie du sol (vers de terre) n’apprécie pas. Des analyses de lait, de sang, de bouses peuvent être réalisées pour évaluer le besoin et effectuer des traitements ciblés. Cyril Urlande, vétérinaire Eureden


La prairie, la culture la plus difficile Dans les exploitations, les rendements varient de 1 à 5 selon la conduite. L’herbe est gourmande. Une tonne d’herbe contient deux fois plus d’azote et 1,5 fois plus de potasse qu’une tonne de maïs. L’idéal est de lui apporter du fumier à l’automne (carbone à l’automne, azote au printemps). Dans des paddocks bien gérés, une vache peut consommer 18 kg de MS (pas plus de 2 jours et 12 cm à l’entrée et 7 cm à la sortie). Pas en dessous de 5 cm (présence de strongles autour des bouses du passage précédent) et perte de rendement. L’herbe et les légumineuses demandent beaucoup de calcium échangeable. Jean-Luc Le Benezic, agronome Eureden


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