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Le pâturage est à privilégier en bio

Le lait bio peut s’envisager avec des approches différentes, mais le système pâturant apparaît comme le plus robuste et efficace sur le plan économique.

En 2009, des exploitations sont entrées en conversion avec des systèmes plus intensifs que ceux qui s’orientaient traditionnellement vers le bio. Une étude fouillée sur 14 de ces exploitations, engagée en 2010 par le réseau Gab-Frab (agriculture biologique) en collaboration avec plusieurs partenaires*, livre aujourd’hui ses conclusions. Elles étaient présentées le 10 octobre à Guichen, dans le cadre du salon La Terre est Notre Métier. Des résultats confortés par les observations et chiffres relevés par les différents partenaires.

Avant conversion, ces fermes possédaient toutes plus de 10 % de maïs dans la SFP, et 9 sur 14 en avaient plus de 20 %. Cinq ans après la conversion, toutes les fermes cultivent moins de 20 % de maïs, 11 sur 14, moins de 10 %, et 3 sur 14, n’en ont plus. « Ces surfaces ont été remplacées par des prairies, exploitées prioritairement en pâturage. Mais selon les cas, le pâturage n’occupe pas toujours la même place », souligne Guillaume Michel, animateur technique productions animales au Gab d’Armor.

Pâturage, stocks, affouragement

Trois stratégies ont été établies : la maximisation du pâturage (plus de 50 % de la ration annuelle sous forme d’herbe pâturée), la mixité stocks/pâturage (plus de 50 % de la ration sous forme de stocks d’herbe ou de maïs) et l’affouragement en vert (sur plus de 30 % de la ration). Les exploitations en affouragement affichent un niveau de production par VL plus important, mais conservent davantage de concentrés.

Les systèmes maximisant le pâturage disposent de coûts alimentaires inférieurs de 25 % par rapport aux « mixtes » et de 50 % par rapport aux « affouragements ». « Toutes les fermes suivies dans l’étude ont vu leur efficacité économique s’accroître avec la conversion en bio, mais ce sont les fermes en maximisation de pâturage qui sont les plus efficaces et viables. » En moyenne, leur EBE/UTHF (avec production annexe) est de 56 500 € en 2e année en bio (contre 40 500 € pour l’ensemble des exploitations bretonnes). Concernant la baisse de production observée, elle varie entre 1 200 L et 300 L/VL selon les fermes, « mais la réalisation du quota n’est plus un objectif pour la très grande majorité des éleveurs. » Le différentiel de prix du lait, de 80 à 100 €/1 000 L peut permettre de compenser la baisse de production et parfois l’augmentation des charges.

En meilleure forme…

L’étude confirme par ailleurs que les éleveurs passant en bio voient la santé de leurs animaux s’améliorer. « Les 14 éleveurs ont tous réduit drastiquement leurs frais vétérinaires (de 60 €/UGB en moyenne avant conversion à 40 €/UGB en 2e année bio) », chiffre Guillaume Michel. Et cela, sans compromis sur la santé du troupeau. Les éleveurs bio ont d’ailleurs l’obligation de soigner leurs animaux. Agnès Cussonneau

* Chambre régionale d’agriculture, Initiative Bio Bretagne, Bretagne Conseil Élevage Ouest, Cogedis.


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