Désherbage : Détectée, ciblée, pulvérisée

Les nouvelles technologies permettent une pulvérisation localisée. Des capteurs placés sur la rampe reconnaissent, en temps réel, les adventices et déclenchent un traitement ciblé.

Les premiers pulvérisateurs intelligents seront dans les champs dès l’an prochain. Ils sont capables de détecter les adventices, d’un centimètre de hauteur, et de limiter la pulvérisation à l’endroit où elles se trouvent. Dans une parcelle sale, l’économie de produits phytosanitaires sera faible. Dans une parcelle relativement propre, elle pourrait atteindre 80 %. Des capteurs, placés tous les 3 mètres sur la rampe et à 1,80 mètre de hauteur, balaient toute la surface au sol. Ils détectent les plantes indésirables et, en instantané, déclenchent la pulvérisation localisée. La détection se fait par la différence de couleur, de forme et de structure des plantules d’adventices par rapport à celles de la plante cultivée. « La rampe est à bonne hauteur de la cible ; certaines buses, commandées par électrovannes, s’ouvrent ; des gouttelettes sont pulvérisées à la bonne pression pour éviter la dérive du produit  », explique Luc Monville, de la société Kuhn qui travaille ainsi sur le désherbage du blé, du maïs, du colza, des légumes mais aussi des prairies où chardons et rumex pourraient avoir du souci à se faire grâce aux solutions d’intelligence artificielle développées par la société Carbon Bee Agtech (voir encadré).

Encore des questions

Si l’optimisme est de rigueur chez le concepteur de l’outil, quelques questions se posent. Le retour sur investissement bien sûr (prix non communiqué), mais aussi des notions concrètes comme l’entretien ou encore le niveau de remplissage de la cuve qui devrait être équipée d’un système d’injection et de mélange du produit de traitement en direct. La fiabilité du système devra également être éprouvée. Toutes les adventices sont-elles détectées ? Les capteurs différencient-ils toujours les plantes désirées et indésirables ? Quel est le débit de chantier ? (Kuhn annonce 15 à 18 km/h). La coopérative Eureden va tester le système sur les deux prochaines années pour apporter des réponses et des garanties à ses adhérents. Quoi qu’il en soit actuellement, ces nouvelles technologies progresseront et s’imposeront dans les prochaines années. Les économies d’herbicides ne se traduiront peut-être pas en monnaie sonnante et trébuchante pour les agriculteurs (coût de la technique) mais seront en mesure de rassurer la société, prompte à critiquer les pratiques agricoles.

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Adventices, maladies et besoins en azote

La société Carbon Bee Agtech développe des solutions de vision informatique basée sur l’intelligence artificielle ainsi que des systèmes de capture hyperspectral. Les applications se déclinent aujourd’hui dans la détection précoce de maladies et d’adventices. La société a développé des solutions de détection des besoins en azote couplées avec la gestion de modulation des doses.

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