Opaline Lysiak, lors de son tour du monde, a rencontré des agriculteurs adeptes de l'agriculture de conservation. - Illustration Donner l’envie aux élèves d’aller voir ailleurs
Opaline Lysiak, lors de son tour du monde, a rencontré des agriculteurs adeptes de l'agriculture de conservation.

Donner l’envie aux élèves d’aller voir ailleurs

Après cinq années d’enseignement en lycée agricole, Opaline Lysiak a voyagé pendant un an, dans 12 pays, pour rencontrer des agriculteurs. Elle veut inciter les jeunes à découvrir d’autres horizons.

Europe, Océanie, Inde, Japon, Brésil… Opaline Lysiak a parcouru la planète avec un fil conducteur, rencontrer des agriculteurs passionnés par l’agro-écologie. « À la base, je suis enseignante en agronomie. Je me suis aperçu que les étudiants sont généralement intéressés par l’agriculture dans les pays étrangers mais qu’ils ont peur de partir. Je me suis décidé à y aller moi-même, avec l’idée de créer un réseau à mon retour et une pédagogie innovante pour préparer les jeunes à découvrir d’autres systèmes agricoles ». Elle a sillonné le monde pendant un an, échangé avec des adeptes de l’agriculture de conservation et tenté de cerner les différentes stratégies adoptées pour faire du sol une véritable terre nourricière.

Agriculture biologique en Roumanie sur une ferme de 1 800 hectares avec du semis direct dans une luzernière, agroforesterie de cerisiers en République Tchèque, circuit court dans un lycée japonais qui produit 80 % de la nourriture de la cantine scolaire (soja, riz, lait, légumes, viandes..), plantations d’arbres en Afrique du Sud dans une région sur-pâturée par les chèvres, agroforesterie successionnelle (ou syntropique) au Brésil « un pays marqué par un fort mouvement de déforestation mais où des initiatives existent pour l’agriculture de conservation, riche de biodiversité. Des agriculteurs plantent, par exemple, une cinquantaine d’espèces d’arbres et d’arbustes fruitiers dans une même parcelle. Certaines disparaissent au bout de quelques années quand d’autres entrent en production… ».

Vers de terre sans frontières

Depuis son retour en France il y a trois mois, l’ancienne enseignante témoigne dans les lycées — la semaine dernière à Kerlebost, Saint-Thuriau —, développe son réseau Agron’Hommes, dont le ver de terre est le symbole, et poursuit son questionnement ; « Comment éveiller la curiosité des élèves pour leur donner envie d’aller voir ailleurs, de rencontrer des gens qui ne pensent pas comme nous ? Comment leur apprendre à écouter ? ». Dans l’immédiat, via son réseau, elle souhaite créer des opportunités de stage, inviter des agriculteurs étrangers, favoriser les échanges, développer des granothèques… « L’agriculture est un enjeu mondial qui concerne tous les étudiants. Ils ont un rôle à jouer, qui commence d’ailleurs peut-être dans les fermes qui les attendent pour des stages aux quatre coins du monde ». À titre personnel, son voyage lui a permis de faire ressortir sa véritable vocation : elle souhaite devenir agricultrice…


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