agrinovateurs pichon - Illustration Agri’Novateurs : le plein de bonnes idées lors d’un forum

Agri’Novateurs : le plein de bonnes idées lors d’un forum

Le réseau d’agriculteurs proposait une journée d’échanges sur différents thèmes au sein de l’entreprise Pichon, nouvellement installée à Landivisiau. Au programme : des présentations sur l’agronomie, le croisement en troupeau laitier ou encore la gestion de l’énergie des bâtiments.

Les belles innovations agricoles s’étaient donné rendez-vous lors d’un forum, vendredi dernier, à Landivisiau, sur le site flambant neuf du fabricant de matériel Pichon. Organisée par la Chambre d’agriculture, la journée a, une nouvelle fois, été l’illustration de l’ingéniosité des producteurs du département. Le site de l’usine bretonne de développement de matériel d’épandage signalait aussi le parallèle entre productions animales et végétales.

« Près de 120 collaborateurs travaillent ici, dans l’atelier de fabrication de 23 000 m2. Les cuves de tonnes à lisier et les différentes pièces des épandeurs sont fabriquées sur place, avant d’être galvanisés dans le Morbihan », explique Christophe Marzin, de l’entreprise Pichon. Les innovations agricoles de matériels ont laissé une place de choix aux autres productions pour cette journée.

Le croisement, c’est maintenant

Hervé Léal, installé en production laitière à Saint-Divy, a fait part aux visiteurs de sa gestion du troupeau, plus particulièrement des croisements qu’il opère. L’exploitation, basée sur un système herbager où les animaux pâturent 11 mois dans l’année, produit 400 000 litres de lait avec 68 vaches. « L’objectif quand j’ai démarré les croisements en 2009 était de gagner en rusticité », explique t-il. Parti d’un troupeau de Holstein, son choix s’est porté sur la Rouge Suédoise, puis la Montbéliarde. « Les F1 (Prim’Holstein x Rouge) font au moins autant de lait que la race pure, mais avec plus de taux. Les G2 (deuxième génération), au nombre d’une petite dizaine, vêlent très bien ».

Pour Stéphane Fitamant, du Procross, « la naissance des croisements a eu lieu en Californie en 2000, pour contrer les problèmes de consanguinité, garder des niveaux de production élevés et bénéficier de l’effet d’hétérosis. Il n’y a pas de mauvaises races pour croiser, il faut conjuguer leurs caractéristiques. Le croisement avec 3 races offre des niveaux d’hétérosis important », rappelle-t-il.

Semer dans un couvert vivant

Les productions végétales ne sont pas restées en reste, avec l’intervention de producteurs qui se sont lancés dans des techniques culturales simplifiées ou dans le semis direct. « Après l’arrêt de la production laitière en 2004, j’ai fait le choix de remplacer la culture de maïs par de la féverole. Les TCS sont plus délicates à maîtriser pour des semis tardifs de céréales, et je souhaitais surtout trouver une culture plus rémunératrice. Après cette légumineuse, le blé implanté valorise très bien l’azote dont le sol est pourvu », a observé Nicolas Cornec, producteur de Trégarvan.

Pour Nicolas Hallegouet, producteur de Guipavas, « l’exploitation est orientée vers la production de pommes de terre. Les cultures et couverts semés dans la rotation apportent du carbone et des minéraux. Pour la céréale, je sème directement dans un couvert vivant, qui peut atteindre jusqu’à 2 m de hauteur. Le semis direct est obligatoire, car un outil utilisé pour la destruction des végétaux bourrerait rapidement ». Les multiples espèces utilisées apportent un microbisme différent et des minéraux lors de leur dégradation dans le sol, « comme les crucifères qui relarguent du soufre ».

Les 2,5 tonnes de vers de terre mesurées dans ses parcelles montrent une vie biologique active, « qu’il faut nourrir. En appliquant un coefficient de 4 pour obtenir la masse de vie à l’hectare, ce ne sont pas moins de 10 t, soit l’équivalent de 12 ou 13 UGB qui sont présents dans nos sols », confie le producteur. En limitant le travail de la terre, Nicolas Hallegouet passe désormais 400 h par an sur son tracteur, au lieu de 800 quand la charrue était encore utilisée. « Il faut rendre le système résiliant. Ainsi, je n’ai fait aucun traitement anti-rhizoctone sur pomme de terre depuis 6 ans », conclut le Finistérien.


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