Si commun, si unique

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Il faut souvent un événement fort pour revenir aux valeurs fondamentales. Le référendum britannique de la semaine dernière a conduit les Européens à s’interroger sur ce marché unique que le monde agricole connaît mieux sous le terme de « marché commun ». Pour les pères fondateurs de l’Europe, l’idée du marché unique est souvent désignée par l’expression des « quatre libertés ». Autrement dit la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux.

Ambition du Traité de Rome de 1950, cette volonté de parvenir à un marché unique a été concrétisée par l’Acte unique européen voté en 1987, avant de devenir réalité de terrain le 1er janvier 1993. Aujourd’hui, cette Union européenne est un terrain de jeu libre pour 500 millions de citoyens-entrepreneurs-consommateurs qui échangent et voyagent sans entrave. La monnaie unique a ajouté une facilité supplémentaire pour les entrepreneurs de 19 pays de l’UE qui, par le biais du change, pouvaient perdre en une heure le gain accumulé en une année.

Pour l’agriculture, cette liberté de circulation des biens se mesure concrètement ailleurs que dans les discours : 60 % de la production bretonne de chou-fleur est exportée en Europe ; 70 % des exportations de lait et de porc se font à l’intérieur de cet espace… Près des trois-quarts des exportations et des importations totales de la Bretagne se font avec l’Europe, quand la Chine et l’Amérique du Nord ne représentent respectivement que 5 % et 2,7 % des échanges bretons. Ces chiffres, plein de réalisations et de promesses, tranchent avec les discours et les actes antieuropéens ambiants. Ils sonnent de manière trébuchante comme une invitation à regarder la réalité en face. Que serait la Bretagne agricole sans le grand marché unique européen ?


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