nathalie-dominique-etienne-canard-chevre-batiment-luzerne-alimentation - Illustration Les chèvres ont remplacé les canards

Les chèvres ont remplacé les canards

Depuis cinq ans, l’EARL le Fort Bois, à Saint-Congard (56), a reconverti un des deux bâtiments canard en chèvrerie. Un moyen de diversifier les activités présentes sur l’exploitation.

« Nous avons découvert à travers la presse et diverses rencontres avec des éleveurs caprins du département qu’il était possible d’aménager un de nos bâtiments canards », présente Dominique Étienne, un des 3 associés. Une extension a été prévue au milieu du bâtiment pour y loger la laiterie et la salle de traite. Charpente, maçonnerie, ferraille… L’aménagement a été autoconstruit pour un coût, hors temps de travail, de 50 000 €.

L’exploitation en chiffres :

  • 3 UTH,
  • 60 ha de SAU,
  • 40 Prim’Hostein,
  • 1 bâtiment canard de 820 m2
  • 200 chèvres alpines chamoisées et 80 chevrettes.

Une ration humide pour limiter les coûts alimentaires

Pendant deux ans, le troupeau a été alimenté en ration sèche, avant de passer à une ration humide. Le silo d’ensilage, sur le site bovin à 3 km, servait dans un premier temps aux deux troupeaux – vaches et chèvres-, le cœur était destiné à l’atelier caprin. Mais pour limiter les allers-retours, un silo à été confectionné sur le site des chèvres laitières : d’une hauteur de 1 mètre et 6 m de large, il évite les pertes et s’adapte mieux au rythme d’avancement. Le tour du silo est distribué aux vaches taries et aux génisses. Un distributeur d’aliments semi-automatique, conçu par les éleveurs, a permis d’automatiser une partie de l’alimentation. Le fourrage est repoussé après les quatre passages du distributeur. Un mélange de luzerne et trèfle violet a été semé. Il sera récolté en vert l’année prochaine. Ils ont investi dans une Taarup. Et un épandeur, transformé « maison » en remorque distributrice, est actuellement utilisé en vaches laitières. Il devrait assurer aussi prochainement la distribution des fourrages aux chèvres. Le choix des chevrettes, arrivées sur l’exploitation en 2011, s’est porté sur le niveau de production des mères et les taux. La sélection par autorenouvellement permet de constituer petit à petit le troupeau : le bâtiment est prévu pour 250 chèvres et une référence laitière de 213 000 l.

Découvrir la production lait de chèvre

La Colarena Presqu’île recherche des éleveurs intéressés par la production caprine. Elle propose trois après-midi d’information, de 13 h 30 à 17 h.

Écrêter les pics de travail

Les 12 boucs sont introduits dans les lots à la mi-août pour des mises bas planifiées en février. L’année prochaine, les chevrettes des dernières mises bas seront épongées pour constituer un lot désaissoné (mise bas d’automne). L’objectif étant d’adapter les livraisons à la grille de paiement de lait et d’écrêter les pics de travail liés aux mises bas. La salle de traite 2×10 postes permet de traire le troupeau en une heure. « Si l’environnement est plus agréable pour travailler (on ne souffre pas de la chaleur, de l’ammoniac), la production laitière nous permet aussi d’être plus autonomes par rapport aux tiers », analyse Nathalie Étienne. « Par contre, il est plus difficile de se faire remplacer sur cet atelier », précise-t-elle. Les pratiques et les repères, différents de ceux en vaches laitières, nécessitent d’apprendre quasiment un nouveau métier. Un fossé qu’ils ont franchi et qu’ils ne regrettent pas. Carole David


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