lait-transformation-produit-ferme-opa-yann-manac-h - Illustration Une filière en construction

Une filière en construction

La transformation de produits à la ferme se réfléchit et passe par des conseils avisés qui se structurent en Bretagne avec différents OPA. Rencontre avec Yann Manac’h, installé en production laitière à Carhaix, transformant une partie de sa production.

La filière transformation à la ferme s’organise. Pour Yann Manac’h, éleveur laitier installé à Carhaix et président de Producteurs laitiers fermiers de Bretagne, l’unité du réseau est primordiale. L’association qu’il représente, crée en 2009, s’est lancée pour épauler les producteurs transformateurs. « L’association a été créée pour nouer un contact entre la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) et les producteurs transformateurs. Face à une réglementation différente suivant les départements, avec une application différente sur le terrain, nous avons œuvré pour créer une trame entre les inspecteurs et les producteurs », se souvient Yann Manac’h. Avec ce flou réglementaire et l’absence de formation délivrée, l’aide ne se faisait qu’« entre producteurs ». La région Bretagne n’a pas de tradition de transformation à la ferme, c’est pourquoi, pour être en règle avec la législation, nous avons lancé une formation sur l’hygiène avec la Chambre d’agriculture ». Depuis 2010, ce ne sont pas moins de 150 installations qui se sont opérées en transformation à la ferme en Bretagne.

Gérer les alertes sanitaires

Petit à petit, la filière s’est construite. Le partenariat s’est organisé avec 3 structures, à savoir la Chambre d’agriculture, les producteurs laitiers et le groupement de défense sanitaire (GDS), « organisme le plus à même de conseiller les transformateurs, qui travaillaient déjà sur un projet de développement au niveau caprin. L’embauche de Jean-Charles Ray comme technologue fromager est venue conforter les producteurs », pense le président. En plus de visites annuelles sur les élevages, mais aussi en proposant des formations à la carte ou pour répondre lors de crises sanitaires, il appuie la production techniquement et moralement. « Les problèmes sanitaires peuvent provenir de nombreux endroits dans l’exploitation, par forcément du laboratoire de transformation. En cas d’adhésion au GDS et à Producteurs laitiers fermiers de Bretagne, l’éleveur peut bénéficier d’une visite gratuite lors d’une crise sanitaire ».

Transformation laitière : travail, sanitaire, commercialisation : références et témoignages

La Chambre d’agriculture propose une journée de rencontre chez une éleveuse installée à Milizac, sur l’exploitation de Solenn Milin.  Au programme :

  • Présentation du nouveau dispositif d’accompagnement des producteurs laitiers fermiers en Bretagne.
  • En atelier de transformation, réfléchir aux risques et à la pénibilité (gestes répétitifs, port de charge, utilisation de produits de nettoyage…).
  • Est-ce que je vends mes produits assez chers ?

Rendez-vous le lundi 5 octobre, de 13 h 30 à 17 h, à la ferme de Keroudy à Milizac. Rendez-vous gratuit sur inscription au 02 98 41 33 07 ou sur www.chambre-agriculture-bretagne.fr.

Un rôle de communicants

Vendre ses produits directement à la ferme, c’est aussi communiquer sur son métier. « Les touristes sont très friands de produits locaux pendant leur séjour. Nous sommes bien souvent les premiers communicants vers les populations extérieures. Avec la visite de l’exploitation, nous levons une multitude d’a priori. Il n’y a par exemple pas de différences de qualité entre le lait transformé et le lait livré à la laiterie ».  Le consommateur se sent plus proche du transformateur. La taille de l’exploitation peut aussi surprendre les clients : « Nos adhérents transforment de 20 000 à 600 000 litres de lait sur leur exploitation ». Chez Yann Manac’h, installé en EARL avec son père, un quart du lait est transformé. Il trouve des débouchés dans les grandes surfaces, en vente directe à la ferme mais aussi chez des restaurateurs. « Nous livrons également du lait pasteurisé dans une école carhaisienne », ajoute Yann Manac’h. Fanch Paranthoën


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