marche-cadran-herolle-vente-enchere-agricole - Illustration Les Hérolles : le cadran séduit toujours

Les Hérolles : le cadran séduit toujours

Les Hérolles, le 15 juin dernier ; Mauriac en janvier 2014. Les zones d’élevage affichent un certain engouement pour les marchés aux enchères.

Gilles Rousseau, éleveur et président du tout nouveau marché aux enchères des Hérolles, dans la Vienne, est enjoué. Situé au carrefour des trois régions Centre, Limousin et Poitou-Charentes, le cadran flambant neuf a accueilli ses premiers animaux le 15 juin dernier. « Trois mois après l’ouverture, nous tournons autour de 280 bovins par semaine sachant que nous étions à zéro auparavant. Quant aux ovins, nous en sommes à 600 par semaine contre 100 au marché de gré à gré », explique-t-il.

Le volet social déterminant

Gilles Rousseau y croit dur comme fer aux enchères publiques. Mais il a fallu convaincre pour créer le marché des Hérolles. « Le fait que les éleveurs se sentent de plus en plus isolés a pesé. J’observe que le volet social a été déterminant. Un éleveur me disait récemment qu’il était content de retrouver du lien social, de pouvoir discuter et échanger ». Et puis, il y a aussi l’aspect financier. « Quand on gagne 30-40 ct/kg de broutard, on regarde de plus près ce qui s’y passe. Et c’est bien cette tendance qu’on a observée depuis notre premier marché. C’est le résultat du regroupement de l’offre et de la demande », assure le président qui n’oublie pas les négociants : « Certains ont pu apparaître un peu réticents au départ. Mais aujourd’hui, ils nous disent que les animaux leur coûtent moins cher car ils n’ont plus besoin d’autant de commerciaux pour courir la campagne. D’autant que nous offrons aussi du service : facturation, certificat export, etc. ».

Mauriac revendique la liberté de choix

Plus au sud, dans le grand bassin allaitant du Cantal, le nouveau marché au cadran de Mauriac a vendu ses premiers animaux le 6 janvier 2014. À la tête de cette structure, une femme, Michèle Chastan, présidente d’une SAS qui compte 600 associés (éleveurs et négociants). « Nous avons pour ambition de vendre 18 500 bovins en 2015, soit presque autant que les 20 000 animaux qui transitaient sur le marché traditionnel dans les années 80. Pour information, le marché traditionnel était descendu à 4 600 ventes sur sa dernière année d’existence». C’est donc « un bilan très positif » que dresse la présidente après plus d’une année et demie d’exercice. Elle met aussi ce succès au crédit « des acheteurs qui ont été impliqués dès le départ ; ce sont nos partenaires ». Mais surtout, Michèle Chastan y voit un outil qui assure « la liberté de choix et la maîtrise pour l’agriculteur de la vente de ses produits. Et c’est aussi un grand lieu d’échanges ». Comme si, à l’heure où le flot d’informations n’a jamais été aussi dense, les agriculteurs retrouvent la valeur des simples poignées de main et des conversations vraies. Didier Le Du


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