Jean-Pierre Bidan, ici accompagné de Bernard Le Guern, du GDS 22 (à droite). Les logettes sont copieusement paillées et nettoyées tous les jours (environ une heure de travail). Le racleur est également passé dans les aires d’exercice tous les jours. Pendant la période estivale, les logettes sont lavées avec une pompe haute pression. - Illustration Plus aucune pénalité et des mammites devenues rares
Jean-Pierre Bidan, ici accompagné de Bernard Le Guern, du GDS 22 (à droite). Les logettes sont copieusement paillées et nettoyées tous les jours (environ une heure de travail). Le racleur est également passé dans les aires d’exercice tous les jours. Pendant la période estivale, les logettes sont lavées avec une pompe haute pression.

Plus aucune pénalité et des mammites devenues rares

Mise en place de logettes, prise de terre et décrochage revus en salle de traite, réformes massives, travail sur l’hygiène de traite. De nombreuses évolutions ont permis au Gaec des Pommeraies à Plouguenast (22) de supprimer les pénalités « cellules ». Témoignage sur un travail de longue haleine.

Installés en productions laitière et porcine sur une SAU de 80 ha, les associés du Gaec des Pommeraies n’ont pas eu d’autre choix que d’orienter leur troupeau laitier vers une moyenne d’étable assez importante (9 500 L) pour produire leurs 450 000 L de quota. Une production élevée, dans un système peu pâturant, qui a contribué à générer des problèmes constants de mammites, plombant les résultats du tank aussi bien que le moral des éleveurs.

Suite à plusieurs plans d’actions engagés avec le GDS, induisant des changements dans leurs bâtiments et dans leurs pratiques, ils ont réussi à solutionner le problème et retrouvent aujourd’hui le sourire. « Nous avons atteint jusqu’à 2 000 euros de pénalités par le passé. Depuis un an, nous n’en avons plus aucune. Sans compter la chute des coûts liés aux traitements et au lait jeté », apprécie Jean-Pierre Bidan qui s’occupe de l’atelier laitier avec sa femme Chantal.

La litière chauffait

Première étape en 2006. « Nous avons installé des logettes à la place de l’aire paillée dans le bâtiment qui avait été construit en 1996 pour une capacité de 50 VL. Avec une aire paillée de 350 m2, la surface attribuée à chaque vache était de 7 m2. Malgré cela, les problèmes persistaient car les vaches sont présentes 9 mois en bâtiment. Nous paillions beaucoup, pour avoir des vaches propres, mais aussi du fumier. La litière chauffait… »
Les logettes ont permis de réduire fortement les mammites cliniques, importantes sur les mois de novembre à mars (liées sur l’élevage au Streptocoque uberis). « Aujourd’hui, elles sont rares. » La nouvelle zone de couchage a été réalisée en autoconstruction, les matériaux (béton, tubulaires) ont coûté environ 15 000 euros à l’éleveur pour 52 places, soit 290 euros/place.

« Mais, malgré les logettes, les infections leucocytaires persistaient, liées à des vaches incurables qui étaient gardées. En 2012, le troupeau comptait 65 % de vaches saines (l’objectif est de 85 %) et 15 % de vaches infectées (objectif inférieur à 5 %) », note Bernard Le Guern, technicien spécialisé en qualité du lait et mammites au GDS 22, précisant que des analyses bactériologiques ont permis de mettre en évidence la présence de staphylocoques sur l’exploitation, germes de réservoir mammaire.

[caption id=”attachment_32710″ align=”aligncenter” width=”720″]Grâce à une pompe doseuse, l’intérieur des manchons est pulvérisé avec du désinfectant entre chaque vache. Grâce à une pompe doseuse, l’intérieur des manchons est pulvérisé avec du désinfectant entre chaque vache.[/caption]

Une dizaine de réformes

« Nous avons travaillé sur la guérison au tarissement – qui s’étend sur 7-8 semaines. Au traitement antibiotique classique hors lactation et à l’obturateur, nous avons ajouté un traitement antibiotique complémentaire sur les vaches durablement leucocytaires. Et une dizaine de vaches qui ne guérissaient plus ont été réformées. » Les producteurs ont également refait la prise de terre, qui était défectueuse, sur les installations de traite. « Les bovins sont très sensibles au courant électrique. » Pour éviter toute surtraite, le seuil de décrochage a été revu.

Désinfection poussée des lavettes et manchons

L’hygiène pendant la traite a également été rectifiée. « Les lavettes mal désinfectées abritaient des bactéries Klebsiella pneumoniae. Nous les avons toutes changées et aujourd’hui, chaque lavette individuelle est nettoyée manuellement, puis mise à tremper entre chaque traite dans une solution de nettoyant – désinfectant à base d’acide peracétique et de peroxyde d’hydrogène. Grâce à une pompe doseuse qui a coûté 1 000 euros, l’intérieur des manchons est pulvérisé avec du désinfectant entre chaque vache. Il faut savoir qu’un manchon infecté peut contaminer ensuite 6 vaches. »

Après un post-trempage avec un produit barrière persistant (depuis deux ans), les vaches sont bloquées pendant une heure et demie. Depuis longtemps, les éleveurs sont par ailleurs attentifs à l’index santé de la mamelle (anciennement « cellules »), qui contribue à la résistance des vaches aux mammites. Aujourd’hui, plus de 90 % des vaches sont saines et moins de 5 % sont infectées.

[caption id=”attachment_32709″ align=”aligncenter” width=”720″]Une barre au garrot bien placée et des arrêtoirs au sol permettent de limiter les bouses dans les logettes. Une barre au garrot bien placée et des arrêtoirs au sol permettent de limiter les bouses dans les logettes.[/caption]


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