lait-production-vache-laitiere-paturage-sodiaal-bcel-ouest-performance-economique-fourrage - Illustration Bruxelles envisage une aide laitière

Bruxelles envisage une aide laitière

L’absence de fonds communautaires pour inciter les agriculteurs à s’emparer du dispositif de gestion volontaire de l’offre de la Commission européenne est vivement critiquée par les parlementaires européens et les organisations agricoles.

Bruxelles compte sur le dispositif de gestion volontaire de l’offre pour inciter les producteurs laitiers à lever le pied. Pour l’instant c’est la tendance inverse : sur les deux premiers mois de 2016, la collecte dans l’UE a bondi de 7,4 % sur un an, sept États membres enregistrant une augmentation à plus de deux chiffres : Irlande (+ 35,6 %), Belgique (+20,6 %), Pays-Bas (+18,5 %) et Pologne (+10,3 %). Une hausse importante en Allemagne (+7,8 %) est également enregistrée.

Voilure réduite

À la commission de l’agriculture du Parlement européen, le 25 avril, aucun ministre de l’Agriculture et aucune organisation professionnelle nationale n’était, présent alors que le Conseil voulait inciter la filière laitière de l’UE à s’impliquer dans le processus de maîtrise temporaire de la production. Face aux arguments de Bruxelles, de nombreux parlementaires ont déploré l’absence d’harmonisation de la mesure au niveau européen et de soutiens financiers pour une gestion volontaire de l’offre efficace. Bruxelles pourrait finalement céder à cette demande de nouvelle aide européenne. Le commissaire européen Phil Hogan envisagerait en effet de mettre des fonds pour inciter les producteurs à réduire leur production.

Des marges budgétaires réduites

Une proposition dans ce sens pourrait être faite à l’occasion du Conseil agricole des 27 et 28 juin à Luxembourg, une fois que la Commission aura plus de visibilité sur ses marges budgétaires. « Mais ces marges seront de toute façon réduites », a prévenu Joost Korte, directeur général adjoint à l’agriculture de la Commission. Avant d’ajouter : « Si des fonds sont trouvés, ils ne seront, quoi qu’il en soit, pas distribués sous forme d’une aide directe à la réduction de la production. » À ce stade, seuls 192 millions € sur les 420 millions de soutiens directs débloqués en septembre pour faire face à la crise ont été distribués par les États membres aux agriculteurs.

En attendant de telles mesures, la Commission européenne continue d’intervenir comme elle le peut sur le marché. Elle a acheté par adjudication, pour la période du 2 au 19 avril pendant laquelle le plafond pour l’intervention publique était atteint, 22 622 tonnes de poudre de lait écrémé à un prix compris entre 155 et 169,80 €/ 100 kg. Plus de 50 % de ce volume ont été achetés à 169,80 €/100 kg, soit le seuil de déclenchement de l’intervention. Le volume maximal pour l’intervention publique avait été atteint le 31 mars mais il a été doublé depuis le 20 avril passant de 109 000 à 218 000 t. Joost Korte a également évoqué devant les parlementaires européens la question de la réserve de crise.

Elle ne sera pas utilisée cette année mais il faudra sérieusement l’envisager l’année prochaine si le marché continue de se détériorer, a-t-il indiqué. De nombreux États membres y sont opposés car ce fonds est constitué par une réduction de paiements directs. Mais, a souligné le directeur général adjoint de la DG agri, « le mécanisme existe. S’il y a des problèmes dans certains secteurs et pas dans d’autres, alors il faut y réfléchir ».


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