Antoine Lijour s’est installé en 2021 en reprenant une exploitation porcine avec un atelier volaille de chair sur la commune de Bannalec (29). Rattachée à la ferme porcine familiale située à Meglven, ce site a évolué et a été transformé en engraissement pour y élever la moitié des charcutiers de l’élevage de 300 truies naisseur-engraisseur. « Le poulailler statique Louisiane de 1 200 m2 en production de poulet export datait de 1997. Suite à l’incendie du bâtiment en février 2024, la question s’est posée de reconstruire ou non. J’ai 29 ans, j’ai décidé de reconstruire car un atelier supplémentaire permet de consolider la structure en place », témoigne Antoine Lijour, lors d’une porte ouverte organisée par Yer Breizh pour présenter son nouvel outil de travail.
Un chauffage qui a fait ses preuves en porc
Le poulailler de 1 200 m2 est devenu un 1 800 m2 car il y avait sur le site un poulailler de 600 m2 qui était arrêté et l’autorisation d’exploiter existante permettait de construire cette surface. La grosse innovation dans ce poulailler est le système de chauffage. Depuis longtemps, l’entreprise Calopor souhaitait tester son mode de chauffage en aviculture. « J’ai installé du chauffage de chez Calopor sur mon élevage de porc en maternité et en PS. Je connais leur logique de performance énergétique au service du progrès technique avec l’objectif de réduire le coût du chauffage pour obtenir un retour sur investissement rapide », indique Antoine Lijour.
L’air chaud pulsé est déshumidifié
Le poulailler est équipé de 2 blocs de chauffage avec des pompes à chaleur (Pac) air-air de 50 kW de puissance calorifique dans chaque module. Une petite chaudière gaz complète l’installation en appoint ou en surpuissance pour le démarrage. L’installation photovoltaïque en autoconsommation qui sera bientôt installée permettra d’alimenter en électricité les Pac en journée à moindre coût. L’air chaud est ensuite pulsé par 2 entrées dans le poulailler.
Un retour sur investissement en 4 ans
« Sur ce pilote, nous avons placé 8 capteurs (CO2, ammoniac, température, hygrométrie) qui font le lien avec notre propre régulation qui gère la partie chauffage. En fonctionnement normal, les capteurs déjà en place dans le poulailler suffiront. Nous prenons l’air de l’extérieur pour le chauffer, il n’y a pas de recyclage. L’air chaud pulsé est déshumidifié. Sur cette installation, nous travaillons avec Breizh Brumisation qui suit de près les données d’élevage car nous pensons que les consignes de ventilation vont pouvoir être abaissées avec ce mode de chauffage », explique David Marhadour, gérant de Calopor. Le rajout d’une batterie froide va permettre d’utiliser les Pac pour envoyer de l’air froid dans le poulailler lors des coups de chaleur. L’investissement dans ce mode de chauffage est estimé entre 50 et 60 €/m2. « À périmètre constant, c’est 83 % de CO2 en moins, une consommation de gaz divisée par 3, des économies sur la facture électrique car les Pac fonctionnent en journée avec la production photovoltaïque. Rien que sur ces paramètres, nous estimons le retour sur investissement en 4 ans. Et on ne prend pas en compte les gains éventuels sur les résultats techniques. »
Nicolas Goualan
Une aide de 35 €/tonne sur la reprise des poulets
Antoine Lijour a investi 450 €/m2 dans la reconstruction de son poulailler de 1 800 m2. Il précise que l’indemnité de l’assurance suite à l’incendie couvre la moitié de cet investissement. « Dans le cas de l’accompagnement d’Antoine Lijour, l’aide de Yer Breizh est un engagement de versement d’une prime pendant 10 ans représentant 30 % de l’investissement non pris en compte par l’assurance. Pour un projet de bâtiment neuf, nous avons une prime représentant 30 % de l’investissement. Sur les projets de rénovation, nous avons une aide correspondant à environ 20 % des investissements. Enfin, nous avons aussi une aide à l’installation ou à la reprise d’exploitation spécifique », informe Pascal Le Floc’h, président de Yer Breizh.

