Dossier technique

Un bâtiment pensé pour le bien-être

Gaec des Landelles, Guémené-Penfao (44) - Lumière naturelle et bureau confortable, robot repousse-fourrage, balayeuse-pailleuse, tapis en caoutchouc dans toutes les aires d’exercice, logettes confortables… Dans la stabulation du Gaec des Landelles, le bien-être des vaches mais aussi celui des éleveurs est privilégié.

L'intérieur d'un bâtiment avec des vaches - Illustration Un bâtiment pensé pour le bien-être
Le bâtiment est très ouvert et présente un rideau déroulable sur le long-pan d’ouest, où soufflent les vents dominants. | © Paysan Breton

« Avant la création du Gaec en 2018, mon mari, Gérard, et moi étions installés en couple mais nous nous posions des questions sur la pérennité de notre système. Nous nous demandions si nous devions nous agrandir. En dialoguant avec des producteurs proches de chez nous que nous connaissions, nous avons plutôt décidé de regrouper trois exploitations », cadre Amélie Courcoul.

En 2019, trois bâtiments neufs (vaches laitières, nurserie et vaches taries) ont été créés par le Gaec, en lien avec Julien Hamon, conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, qui a aussi suivi le chantier (coût total à l’époque de 1,2 million €). « La stabulation des vaches laitières a été pensée pour faciliter le travail et intervenir à une personne seule si besoin (le week-end par exemple), même si généralement en semaine, nous sommes plusieurs à travailler dans la stabulation. »

Beaucoup de lumière naturelle

« Nous avions des demandes impératives : avoir beaucoup de lumière, utiliser le bois comme matériau pour son côté esthétique et sa capacité isolante naturelle, et disposer d’un bâtiment propre en permanence », souligne l’éleveuse. Si seulement 5 % de translucides sont présents en toiture pour ne pas avoir trop de chaleur l’été, le bâtiment est ouvert sur les côtés. Un rideau déroulable est présent sur tout le long-pan d’ouest, où soufflent les vents dominants. « Il se lève et s’abaisse via un bouton que nous actionnons. »

L’un des pignons est fermé, avec des portails donnant sur les couloirs d’alimentation. De l’autre côté, « un bardage bois avait été mis en place au départ. Nous l’avons enlevé suite à l’allongement de la stabulation avec une travée supplémentaire. Cela me donnait une vue superbe sur la campagne et apportait encore davantage de lumière, sans gêner le confort des vaches. Ce bardage a été réutilisé dans un bâtiment taurillons. »

extérieur d'une stabulation pour vaches laitières
Vue de l’extérieur du bâtiment équipé de portails et le rideau fermé à gauche.

Des tapis anti-glissades sur toutes les aires d’exercice

Recouvert de deux toitures bi-pente, le bâtiment s’aère naturellement, sans besoin de ventilateur, ce qui réduit les coûts de fonctionnement. Les vaches disposent de matelas à eau rafraîchissants leur permettant de passer les coups de chaleur sans baisse de production. Leur confort est aussi assuré par des tapis en caoutchouc qui recouvrent toutes les aires d’exercice, installés il y a 1 an (coût d’environ 100 €/m2). Les liquides s’évacuent naturellement par gravité grâce aux rainures présentes sur le revêtement. Le contact entre les pieds des vaches et les effluents est ainsi limité et les émissions d’ammoniac sont réduites. « C’est un bon investissement qui participe à la lutte contre les problèmes de dermatite ou de boiteries. »

Grâce au profil de sol sculpté et aux ergots, « les vaches glissent moins sur les tapis, se relèvent plus facilement en cas de chute et expriment davantage leurs chaleurs. » Le nettoyage des sols est complété par des racleurs à corde, passant dans les quatre couloirs et amenant les déjections vers un canal à lisier puis vers une fosse.

Une vache qui marche sur des tapis
Des tapis en caoutchouc recouvrent toutes les aires d’exercice de la stabulation depuis un an.

Pulvérisation automatique des pattes

Pour réduire les problèmes de pieds, les éleveurs ont aussi installé un système Digiclean (Ocène) qui s’adapte à tous les robots de traite. « Nous avons programmé un nettoyage automatique à l’eau chaque jour et une pulvérisation par semaine de produit spécial contre les dermatites (Hoof-fit Robot). » Gérard Courcoul et le salarié de l’élevage réalisent régulièrement des parages préventifs dans la cage dédiée équipée de moteurs de relevage des pattes (Maréchalle). « Et tous les 1,5 mois, un pareur intervient pour les aspects curatifs. »

Le choix de trois robots s’est naturellement imposé dans la nouvelle stabulation en 2019, pour des raisons de confort de travail. Par rapport à une installation de traite, « je passe davantage de temps au contact direct des animaux », apprécie Amélie Courcoul. « Un 4e robot est arrivé il y a 2 ans. » Chaque robot a son lactoduc, son pré-refroidisseur et le Gaec dispose aussi d’un tank tampon servant quand le camion de la laiterie passe. Aujourd’hui, 220 vaches Prim’holstein sont traites chaque jour et le bâtiment compte 250 places de logettes (objectif de 2,6 à 2,8 traites/j). La production annuelle atteint 3 millions de L de lait.

Isoler facilement les vaches

Les éleveurs arrivent généralement vers 5 h – 5 h 15 dans le bâtiment le matin, repérant les vaches en chaleur, les retards de traite. Ces dernières sont placées dans une zone de tri derrière une barrière-guillotine. Des box existent aussi pour les vaches allant vêler ou ayant des problèmes, avec deux barrières pour les contenir sur le flanc. Autre équipement récent permettant de gagner du temps : le robot repousse-fourrage Moov 2.0 (Joz). « Il passe environ 8 fois par jour. » Depuis 5 ans, les éleveurs utilisent également une balayeuse pailleuse (Bobman) qui leur permet de gagner une demi-heure de travail tous les matins, par rapport au nettoyage manuel auparavant. Dans la stabulation, un bureau avec des fenêtres permet de travailler tout en gardant un œil sur les vaches. Une machine à laver, un sèche-linge, des toilettes sont aussi à disposition.

Dans les niches extérieures avec courettes (CalfOTel) et la nurserie, les veaux sont nourris à l’aide d’un taxi-lait. « Un outil qui permet de l’efficacité dans le travail et offre un aliment lacté stable en concentration et température. » Les inséminations sont assurées par Gérard Courcoul et un salarié avec des doses de l’entreprise STgenetics. « Nous recherchons avant tout à maintenir les fonctionnels et la production », note l’éleveuse.

Agnès Cussonneau

« Dégager du temps pour nos proches »

Le Gaec des Landelles rassemble aujourd’hui 5 associés qui emploient 1,5 UTH en salariat, accueillent 2 apprentis et reçoivent régulièrement des stagiaires. En plus du lait, le Gaec compte deux autres ateliers d’élevage : porc et taurillons. La SAU occupe 520 ha avec environ 200 ha de maïs, 200 ha de céréales et 50 ha de légumes de plein champ (contractualisation d’aucy), le reste de la surface est en prairies. Les agriculteurs disposent d’un bureau confortable dans une petite maison à côté des bâtiments d’élevage. « Tous les premiers mardis du mois, nous nous réunissons autour de différents sujets tels que l’organisation du travail, les investissements, les congés… Nous avons aussi mis en place un groupe WhatsApp pour communiquer entre nous et pour que tout le monde ait les infos en même temps », précise Amélie Courcoul.Concilier vie professionnelle et vie familiale est un autre objectif des associés, pour « consacrer du temps à leurs familles, leurs proches. Aujourd’hui, nous parvenons à nous dégager 4 semaines de congés par an. En été, nous travaillons 1 week-end sur 2 (après le travail du samedi matin) et en hiver, 1 week-end sur 3 (dès le vendredi soir). »


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article