Erwan Guillevic est la quatrième génération d’éleveurs de volaille sur le site historique de Plaudren (56). L’aventure avait débuté avec son arrière-grand-père qui y avait construit le premier poulailler de 580 m2 en 1965. Erwan s’est installé en 2011 en reprenant un poulailler de 1 200 m2 ; il rejoint son père sur l’élevage qui exploitait déjà 2 700 m2. En 2013, il reprend un autre poulailler de 1 200 m2, situé sur la commune. En 2015, il fait l’acquisition de 2 autres bâtiments de 1 200 m2. « En 2023, lorsque mon père prend sa retraite, mon épouse Christine me rejoint comme salariée sur l’élevage car nous récupérons 2 700 m2 supplémentaires. En 2024, j’ai recruté un salarié qui vient en soutien sur l’élevage et s’occupe des 120 ha de cultures », décrit Erwan Guillevic.
Un coût final à 425 €/m2
Une grande force morale
Lors d’une porte ouverte organisée par Sanders et son groupement du Gaévol le 12 septembre, l’éleveur a présenté son poulailler neuf de 1 877 m2. Le projet qui a débuté en 2017 vient d’aboutir après 7 années de démarches administratives car différents opposants ont épuisé tous les recours possibles pour empêcher la construction du poulailler. « Erwan et sa famille ont fait preuve d’une grande force morale pour mener le projet à son terme. Une manifestation a même réuni 300 personnes devant leur maison. Nous les avons soutenus dans toutes les démarches pour que cela aboutisse », livre Éric Mansuy, responsable volaille chez Sanders. Et l’éleveur d’ajouter : « Lorsque les premiers opposants se sont manifestés, j’avais toutes les autorisations administratives pour débuter les travaux et j’avais déjà engagé 75 000 € pour réaliser le terrassement. »

125 €/m2 de surcoût de construction
Le projet chiffré en 2017 nécessitait un investissement de 300 €/m2 mais l’augmentation du coût des matériaux qui est intervenue sur les 7 ans de retard de la construction donne un coût final à 425 € par m2. « L’accompagnement de Sanders Bretagne a été de 45 € par m2 en aide directe ainsi que de 23,5 €/tonne de poulet pendant 10 ans », indique Pascal Vicaud, commercial Sanders sur le Morbihan. L’aviculteur a opté pour une chaudière gaz qui produit de l’eau chaude qui alimente 4 aérothermes. « C’est en prévision d’un changement d’énergie si le coût des chaudières biomasse diminue. Les aérothermes permettent aussi de diffuser un air chaud qui est sec ce qui rend plus facile la gestion des pododermatites », note l’éleveur. Le fabricant Skov a été choisi pour la ventilation, le poulailler est équipé de cheminées pour une ventilation douce au démarrage avec 2 veines d’air afin de ne pas créer de vitesse sur les poussins. Les turbines en pignon viennent en relais quand les animaux sont plus âgés et qu’il faut créer de la vitesse d’air pour les rafraîchir. Les nouvelles trappes de chez Skov sont équipées de lamelles jouant le rôle de déflecteur. Lorsqu’elles sont peu ouvertes, les lamelles dirigent la veine d’air vers le haut ; en position grandes ouvertes, elles sont à l’horizontal pour que la veine d’air aille vers les animaux afin de les rafraîchir.
Nicolas Goualan
La séparation mâles/femelles sur la longueur
Erwan Guillevic a fait le choix d’installer sa barrière de séparation mâles/femelles sur la longueur du poulailler plutôt que sur la largeur. L’aviculteur a imaginé et fabriqué cette barrière légère fixée sur treuil pour la lever facilement et rapidement après le départ et lors des vides sanitaires. « Cette séparation sur la longueur permet que les mâles ne soient pas à jeun lors du départ des femelles à l’abattoir. De plus, les mâles vont occuper très vite le poulailler après le départ des femelles. Avec des barrières dans la largeur, il faut 24 heures avant d’avoir une répartition homogène. Je constate aussi que ce système me fait gagner une journée en GMQ. »