Au Gaec les Cerisiers, à Janzé (35), le robot de traite a démarré en 2023. « L’idée était d’anticiper l’avenir », explique Nicolas Coger. « D’une part, alléger l’astreinte pour la fin de carrière de Catherine, ma mère et associée, et préparer son départ en retraite. D’autre part, rendre la ferme plus attrayante pour attirer plus tard des salariés en ayant la possibilité de proposer des horaires plus souples. » Pour le moment, l’exploitation emploie une personne à raison de trois jours par semaine. L’approche financière de cet investissement a été réalisée sans envisager d’augmentation de référence laitière. « La machine devait pouvoir se payer dans le cadre du système existant. »
Le robot, plus attrayant pour les salariés
Porte de pâturage
Le robot de traite (Boumatic) gère 45 vaches à la traite. « Il n’est pas bousculé », sourit le jeune homme. « J’aime voir les vaches dehors. La possibilité de pâturer – en faveur du bien-être animal – faisait partie du cahier des charges lors de notre réflexion sur l’automatisation. » La stalle non saturée permet au troupeau de sortir facilement de mars à mi-octobre. Une porte de pâturage est installée à l’opposé dans le bâtiment. Avec 12 ha en prairies (découpés en paddocks d’1 ha pour trois jours, gérés au fil avant) sur les 15 accessibles, le pâturage représente 25 ares par vache. Des abreuvoirs sont disponibles partout à l’herbe. Les animaux reviennent d’eux-mêmes vers la stabulation (l’entrée de paddock la plus lointaine est à 600 m). « Au printemps, ils peuvent sortir tout le temps. En général, ils vont à l’herbe de 8 h à 14 h, puis à nouveau à partir de 20 h et rentrent dans la nuit à l’étable. » Pour autant, le silo de maïs reste ouvert toute l’année. Pour adapter la ration de base distribuée à 8 h à l’étable, l’intensité du pâturage est jugée « en fonction de ce qu’il reste à l’auge ». La ration mélangée a été déconcentrée en aliment avec l’arrivée du robot, une partie des concentrés (tourteaux 70/30, maïs et orge aplatis) étant désormais apportée lors des traites.



Sorties estivales pour se dégourdir
En été, l’accès à la prairie est aussi ouvert 24 heures / 24. « Quand il n’y a plus d’herbe, il y a quand même une rotation de paddocks : cette nouveauté motive les vaches et quand on oublie d’ouvrir une parcelle, elles semblent déçues. À cette saison, généralement, personne ne sort avant 18 h et beaucoup de vaches sont rentrées pour 21 h : elles se dégourdissent ainsi les pattes et prennent le soleil ou le frais. »
Aux mauvais jours, l’ensilage de maïs est apporté à hauteur de 11 kg MS/VL/jour, complété par de l’herbe stockée (« ensilage d’herbe en plein hiver, enrubanné dans les périodes intermédiaires où le pâturage se réduit »). Sur 90 ha de SAU, 40 ha sont consacrés aux cultures de vente (blé, colza, orge et triticale en 2e paille) et 4 ha aux parcours des poulaillers. La SFP comporte 20 ha de maïs, 5 ha de trèfle, 5 ha de prairie de fauche, 15 ha de pâturage (3 pour les génisses).
Toma Dagorn
4,4 lactations de moyenne par vache
À côté de la gestion des quatre poulaillers label, conserver du pâturage permet de « casser la routine » en fonction des saisons. « L’hiver, comme le troupeau, nous passons plus de temps en bâtiment autour de la mélangeuse, de l’entretien des logettes…, note Nicolas Coger. Aux beaux jours, nous sommes davantage dehors, occupés à déplacer les clôtures. » Avec une stalle non saturée, la circulation des animaux fonctionne bien et la fréquentation du robot est bonne : « En hiver, nous tutoyons les 3 traites par vache. En plein pâturage, cela descend à 2,3. Par ailleurs, il est très rare qu’une vache soit en retard à la traite. Si c’est le cas, elle couve quelque chose. » Dans cette conduite, les vaches vieillissent et font en moyenne 4,4 lactations de moyenne. « Je préfère réformer une primipare qui pose des problèmes de santé mammaire, de boiterie ou de reproduction qu’une multipare qui produit sans faire de bruit. » Le niveau d’étable se situe autour de 9 600 kg de lait/VL pour un coût alimentaire de 120 €/1 000 L (1 t de correcteur + 600 kg de céréales/VL/an). Le Gaec livre 475 000 à 500 000 L de lait par campagne.