La Bretagne est souvent perçue comme une région au climat doux, tempéré, voire pluvieux. Pourtant, les données climatiques récentes montrent une tendance nette à la hausse des températures estivales. En 2023, les secteurs de Rennes et Malansac ont enregistré respectivement 12 et 11 journées de stress thermique modéré à sévère, selon l’indice THI (Temperature Humidity Index), qui combine température et humidité relative. À Pontivy, on en compte six. Un chiffre encore modéré, mais en constante progression. Les performances en jeu Pour les bovins, ces périodes chaudes ne sont pas sans conséquences. On parle de stress thermique dès que l’indice THI dépasse 68, avec des effets délétères sur les animaux : diminution de la production laitière, altération de la qualité du lait, fatigue, troubles métaboliques, boiteries, baisse de la fertilité, impact sur les veaux, et augmentation des risques de maladies comme les mammites. En clair, c’est le bien-être de l’animal, et donc les performances de l’exploitation, qui sont en jeu. Face à cela, la ventilation mécanique peut sembler être une solution évidente. Mais elle n’est pas toujours la réponse la plus adaptée. Mal dimensionnée ou mal placée, elle peut même perturber les flux d’air ou créer des zones de surchauffe. Elle ne doit être envisagée qu’en dernier recours, lorsque les solutions passives sont insuffisantes. Avant toute chose, il est essentiel d’agir sur la conception et l’aménagement des bâtiments d’élevage. Le choix des matériaux, l’orientation du bâtiment, la présence d’ouvertures (bardage ajouré, faîtage, lanterneaux, etc.) ou encore l’inertie thermique des murs sont autant de leviers pour améliorer le confort des animaux. Une bonne ventilation naturelle permet non seulement de limiter la chaleur en été, mais aussi d’évacuer l’humidité en hiver, un point souvent négligé. L’enjeu du stress thermique est appelé à grandir avec le changement climatique. Mieux l’anticiper, c’est préserver à la…
Bovins et climat : un équilibre fragile
En Bretagne, les périodes de forte chaleur deviennent plus fréquentes. Le bien-être des bovins est directement impacté.
