Un élevage autonome et performant

Installé depuis 2011, Julien Tallec développe un système bovin herbager autonome et performant techniquement, en agriculture biologique. Il a fait le choix de la Limousine qu’il croise aujourd’hui avec de l’Angus.

éleveur devant ses prairies - Illustration Un élevage autonome et performant
Julien Tallec élève un troupeau allaitant dans le Finistère. | © Paysan Breton

Réduction du nombre d’installations, baisse de la production, difficultés de commercialisation… « La filière viande bovine bio traverse une période charnière. Pourtant, les attentes sociétales en matière d’élevage durable restent fortes, et la structuration de la filière continue de progresser », souligne Interbio Bretagne qui, en partenariat avec la Chambre d’agriculture, a organisé une « Journée filière et technique viande bovine » le 1er juillet sur la ferme de Julien Tallec à Brennilis (29).

110 % de productivité globale

Sur une SAU de 77 ha, dont 7 ha de blé noir et 70 ha de SFP (uniquement des prairies), l’éleveur mise sur une valorisation maximale de l’herbe. Son objectif : « maintenir l’autonomie fourragère à 100 % tout en assurant la pérennité des pâtures. » Le troupeau est composé de 35 vaches en système naisseur avec la production de 6-7 bœufs/an en moyenne. Julien Tallec est épaulé par un salarié partagé et un apprenti (0,5 UTH), complété par du bénévolat familial. L’élevage est certifié bio depuis son installation en 2011. La commercialisation passe par BVB (Bretagne viande bio), sans vente directe.

En moyenne sur 2023-2024, l’exploitation enregistre 34 vêlages annuels, avec un taux de mortalité maîtrisé à 4,8 %. Le ratio de 1,1 vêlage/vache présente montre une bonne fertilité. Le taux de renouvellement est de 25 %, avec un âge au premier vêlage à 33,6 mois. L’IVV (intervalle vêlage-vêlage) se situe à 363 jours. La productivité globale atteint 110 %, traduisant une bonne gestion des cycles de reproduction.

Les vêlages sont groupés de janvier à mars, avec une mise à la reproduction au printemps (présence de deux taureaux : limousin et angus). Le pâturage s’étale d’avril à octobre, les génisses restant dehors sur un des deux blocs de parcelles. L’alimentation est constituée à 62 % de pâturage, 33 % de foin et 5 % d’enrubannage.

Bale grazing en test

L’éleveur met en œuvre une stratégie de pâturage tournant et expérimente le bale grazing ainsi que le pâturage hivernal. Le troupeau (59 UGB) consomme environ 295 t MS/an, ce qui impose un rendement moyen de 4,2 t MS/ha pour assurer la couverture des besoins. Affichant un chargement actuel de 0,8 UGB/ha, Julien Tallec a l’objectif de monter à 70 UGB.

Agnès Cussonneau

Dynamique dans les magasins spécialisés

Structure coopérative créée en 1991, BVB regroupe aujourd’hui 430 éleveurs (majoritairement en bovins, avec des races très variées) et travaille avec une quarantaine de points de vente, un abattoir et un salaisonnier. « Après une période difficile ces dernières années, le marché redémarre en bovin viande, la dynamique étant plus forte dans les magasins spécialisés. Nos volumes sont en hausse de 10 % sur le début d’année », souligne Iwan Le Baron, technico-commercial BVB.


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