La pousse de l’herbe mesurée du 17 au 24 juin est en moyenne de 20 kg MS/ha/j. La croissance a chuté suite au coup de chaud de la fin de semaine dernière. Après le passage orageux du 25 juin, et le retour de conditions anticycloniques, le niveau de croissance de l’herbe restera donc conditionné à la pluviométrie locale.
Préserver les prairies dans les situations à court de pâturage : c’est essentiel pour favoriser le redémarrage au retour de pluies en quantité suffisante. Le retour fréquent des animaux sur le peu de repousse épuise les réserves des bonnes graminées et les fait disparaître. Le repli à l’étable occasionne un surcroît de travail, mais permet d’assurer la meilleure productivité des prairies à la reprise de la pousse mais aussi sur le long terme.
Pour continuer le pâturage dans de bonnes conditions : maintenir un temps de repousse de 25 à 30 jours, soit un pâturage par mois pour chaque parcelle et faire entrer les animaux dans les paddocks à plus de 8 – 9 cm herbomètre et ainsi éviter une hauteur sortie trop faible. La distribution des fourrages stockés reprend dès que l’on descend sous les 12 à 15 jours d’avance au pâturage.
Françoise Guillois et Jean-Marc Seuret
En bref
• Après la récolte précoce des orges et des blés, si vous êtes un peu juste en stock, n’hésitez pas à semer des dérobées (voir parution du 10 au 13 juin).
• De nombreuses parcelles ont été récoltées en foin la semaine passée. Même en conditions favorables, surveiller l’échauffement des balles avant de les rentrer.
« La conduite du pâturage d’été commence »
Opinion : Étienne et Clémence, en bio – Montreuil-sous-Pérouse (35)
Les 15 mm de pluie du 13 juin ont permis aux prairies de rester vertes et de prolonger un peu la pousse de l’herbe. J’avais programmé 15 ha d’ensilage le 24 juin, mais je pense garder ces surfaces pour le pâturage. Il s’agit de jeunes prairies, implantées l’automne dernier, sur des parcelles plus profondes. Il y a un bon taux de trèfle et peu d’épis, car ils ont été maîtrisés par un pâturage. Ce printemps, nous avons récolté moins d’herbe que d’habitude : 700 kg MS/VL, ce qui représente seulement 46 jours d’alimentation 100 % stocks. Pour passer l’été, je pâture sur l’ensemble des prairies dédiées aux vaches (soit 80 ares/VL) avec un temps de retour sur les paddocks allongé au maximum (60 à 70 jours). Les prairies ne sont pas surpâturées, les vaches ont de l’herbe à volonté, mais de moindre qualité. J’accepte donc que, sur cette période, les vaches produisent moins de lait. En ce moment, avec du pâturage et 1,5 kg/VL d’ensilage de maïs épi, la production est de 15 litres/VL. La sécurité du système réside dans la surface en herbe. Avec 0,8 ha/VL, dès que la pousse est de 20 kg MS/ha/jour, le besoin des vaches est couvert !
Zoom sur : La complémentation azotée en été
Dans beaucoup de situations, la part d’ensilage de maïs augmente dans la ration. Voici quelques repères pour ajuster au mieux la complémentation azotée :
• L’herbe pâturée constitue plus de la moitié de la ration (> 9 kg MS/VL/j), elle est bien verte et présente peu d’épis. La qualité est au rendez-vous et la quantité permet d’équilibrer le maïs. Il n’y a pas besoin d’apporter de correcteur.
• L’herbe pâturée représente entre 5 et moins de 9 kg MS/VL/j : vous pouvez équilibrer la ration avec 130 g de tourteau de soja ou 195 g de tourteau de colza par kg de MS de maïs.
• L’ensilage de maïs représente plus de 12 kg de MS/VL, les tourteaux de soja ou de colza seront distribués respectivement à la hauteur de 175 g ou 260 g par kg de MS de maïs.
