Les repousses de céréales le long des andains de paille sont bien présentes cette année. Les mauvais remplissages avec des petits grains ont pu amplifier ces repousses avec davantage de grains tombés au sol lors de la récolte. Et ces repousses sont parfois très développées avec des systèmes racinaires à plus de 5-10 cm de profondeur favorables à la contamination par le piétin échaudage.
Le piétin échaudage, maladie discrète
Les conditions hivernales chaudes et humides ainsi que les pluies printanières ont été favorables au développement du piétin échaudage en 2024 tout comme en 2023. Néanmoins, en 2024 à la différence de 2023, la fin de cycle a été très arrosée, limitant le phénomène d’échaudage brutal et visible des épis lié au parasitisme racinaire de la maladie. La plante a été correctement alimentée en eau limitant l’impact de la maladie. Toutefois, même si l’échaudage n’est pas toujours visible, l’impact sur les blés et orges est bien présent à la fois sur la fertilité et surtout le remplissage.
Le champignon du sol responsable du piétin échaudage, Gaeumannomyces graminis tritici, a besoin de plantes hôte pour survivre. Sans cela, la population du champignon peut drastiquement diminuer en l’espace de 2 à 3 ans si aucune plante hôte ou amplificatrice n’est présente sur la parcelle. L’interculture est l’occasion de couper partielle le cycle de la maladie, mais c’est aussi une période à risque si des plantes hôtes sont présentes et se développent. Ce qui peut être le cas cette année. En effet, tout comme sur des cultures de céréales implantées à l’automne, le champignon attaque le système racinaire dès les premiers stades. Dans les cas très graves, les dégâts peuvent être visibles dès le tallage de la céréale. Une mauvaise gestion de ces repousses le long des andains explique en partie les symptômes typiques du piétin échaudage que l’on retrouve plus tard sur les céréales impactées qui jaunissent par les vieilles feuilles le long de ces anciens andains.
Benjamin Collin et Élodie Quemener / Arvalis
Des faux-semis contre le ray-grass
La campagne 2024 a été également marquée par une recrudescence de la pression ray-grass. L’interculture est l’occasion de réaliser des faux-semis pour diminuer la population de ray-grass, notamment dans les parcelles qui ne seront pas labourées.Attention à réaliser le dernier faux-semis 3 semaines avant l’implantation de la culture suivante. Dans les pressions moyennes à élevées, ce seul levier ne suffit pas, il faut également mobiliser d’autres leviers supplémentaires.