18561.hr - Illustration Les Terminales CGEA se projettent en 2040
La restitution a eu lieu le 8 décembre à la MFR de Fougères.

Les Terminales CGEA se projettent en 2040

Autour des différents enjeux actuels – main-d’œuvre, climat, population grandissante, avenir de l’élevage, pression foncière – des élèves de la MFR de Fougères ont travaillé sur 5 scénarii pour l’agriculture de 2040.

Des élèves en terminale Bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) ont réalisé un travail de synthèse sur l’agriculture en 2040 qu’ils ont présenté le 8 décembre, en présence d’élus professionnels avec lesquels ils ont pu échanger.

Piliers économique, social et écologique en préalable

« Nous avons envisagé 5 scenarii autour des 3 piliers économique, social et écologique qui seront forcément à respecter demain », ont souligné les jeunes en introduction. Ils sont majoritairement intéressés par l’élevage laitier et le matériel agricole, beaucoup ne sont pas issus du milieu agricole.

Le 1er scénario évoque un mode « résistance » où des productions comme le lait seraient délaissées, le 2e envisage une réduction des importations, une Bretagne plus autonome avec des signes de qualités sur les produits. Dans le 3e scénario, il y aurait davantage de céréales, de légumes, de protéagineux et moins d’élevage. « De nouvelles variétés et cultures permettraient de faire face au changement climatique. »

Pour le 4e scénario, « l’agriculture devient une priorité économique », avec un pari hypertechnologique : robotisation, automatisation, capteurs, sélection végétale, génétique… Enfin, le 5e scénario emmène vers « la neutralité carbone avec beaucoup de haies, la préservation de la qualité de l’eau, des sols… »

« Arriverons-nous à vivre de notre passion ? »

En conclusion, « irons-nous vers des systèmes intensifs ou extensifs ? Manquera-t-il des terres pour être autonomes ? Comment produire en quantité tout en respectant notre planète ? La viande risque-t-elle d’être remplacée par une autre alimentation ? Les normes seront-elles plus strictes demain ? », se demandent-ils. Et surtout, « arriverons-nous à vivre de notre passion ? »

« Nous nous posons sensiblement les mêmes questions », leur répond Loïc Guines, président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine. « Il y aura sans doute différents types d’exploitation demain, certaines avec 200 – 250 vaches et d’autres en monotraite. » Sur l’environnement, il prévoit une agriculture proche du bio pour tous en 2040, « c’est le sens de l’histoire. Même si cela pose des problèmes dans certaines productions comme les légumes industrie. Les modes de production moins consommateurs d’intrants permettent aussi de répondre plus facilement aux normes. » Sur les démarches qualité, il tranche : « La segmentation nous coûte cher et ne rapporte rien aux agriculteurs. Et les consommateurs disent vouloir de la qualité, mais à quel prix ? Ils regardent aussi leur portefeuille. » 

Encourager davantage l’installation

« Il y a capacité à tous vous installer », a souligné Loïc Guines. « 90 à 95 % des exploitations sont transmissibles. Si votre génération aspire à produire différemment, certains bâtiments, notamment en lait, sont adaptables. En porc et volaille, c’est plus difficile de transformer les bâtiments, cela peut inciter des fermes à aller vers l’agrandissement. Il y a toujours actuellement une course au foncier en Bretagne, certains cherchant davantage d’autonomie ou une meilleure résilience au changement climatique. » Selon l’élu, « une incitation fiscale forte encouragerait les cédants à transmettre leur exploitation. »


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article