17696.hr - Illustration « La priorité est le revenu des agriculteurs »
De gauche à droite : Benjamin Frézel, Mathilde Hignet, Aurélie Trouvé et Cyrille Guilloteau.

« La priorité est le revenu des agriculteurs »

Les deux députées Mathilde Hignet et Aurélie Trouvé étaient présentes lors de la réunion publique à Pancé organisée par le groupe LFI - Nupes en vue du projet de loi d’Orientation et d’Avenir agricole (LOAA).

« Il n’y aura pas de campagne vivante sans paysans nombreux. Alors que l’agriculture a connu un ‘plan social’ massif à bas prix depuis l’après-guerre et que la moitié des 490 000 paysans restants vont partir en retraite d’ici 10 ans, nous devons installer massivement. Pour cela, il faut rendre le métier désirable, avec de bonnes conditions de travail, un revenu digne et une retraite décente », a insisté Mathilde Hignet, députée de la 4e circonscription d’Ille-et-Vilaine, lors d’une réunion publique le 28 septembre à Pancé, organisée par le groupe parlementaire LFI – Nupes. Et de préciser que « tout le monde doit se sentir concerné par l’agriculture. »

Retour à la régulation des marchés

« Nous souhaitons défendre les intérêts des agriculteurs. La priorité absolue est qu’ils gagnent dignement leur vie. L’extrême libéralisme génère des marchés chaotiques, encore plus en agriculture. On voit que la contractualisation ne fonctionne pas non plus. Nous devons revenir à une régulation des marchés agricoles et mettre en place des prix planchers dans les fermes couvrant au moins les charges », tranche Aurélie Trouvé, corapporteur du groupe de suivi de la LOAA.

« Ensuite, nous pourrons réorienter la Pac vers davantage d’agroécologie, alors qu’actuellement les aides à l’hectare rémunèrent le capital foncier à la place du travail », déclare la députée. « Le modèle productiviste est ‘has been’, nous défendons une agriculture économe et autonome. » Aurélie Trouvé pense aussi qu’il faudrait protéger nos frontières. « Nous sommes opposés à tout accord de libre-échange. Cela pousse tout le monde à pressurer vers le bas. Nous voulons des paysans qui vivent bien avec nos normes sanitaires, sociales et environnementales », ajoute-t-elle.

Prix trop bas, pas assez d’aides

Intervenant lors de la soirée, Cyrille Guilloteau, éleveur laitier bio en couple à Pancé sur 64 ha, se demande « pourquoi l’agriculture n’évolue pas plus vite ? Pourquoi l’argent va vers un modèle qui s’essouffle ? » Autre agriculteur présent, Benjamin Frézel (en polyculture-élevage et vente directe dans le Morbihan) craint de faire partie des « derniers paysans, vu les difficultés rencontrées : accès au foncier, aux prêts, « barbarie » administrative… La société nous demande de la qualité ainsi que le respect des animaux, des salariés, de l’environnement mais aussi des prix bas. C’est contradictoire. »

LFI-Nupes organise un Agritour

Dans le cadre de la préparation de la LOAA qui sera examinée en décembre, trois groupes de travail nationaux ont été constitués : « Orientation et formation », « Installation et transmission », « Adaptation et transition face au changement climatique ». Des députés du groupe LFI-Nupes organisent un Agritour visant « à rencontrer différents acteurs du monde agricole sur toute la France et à proposer des mesures concrètes pour l’agriculture, de la formation à l’accès aux terres. » Une table ronde autour de la place des femmes et des inégalités de genre dans l’agriculture a également eu lieu à l’Assemblée nationale le 11 octobre.


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