15659.hr - Illustration Le trèfle, un fil conducteur, au Gaec du Lys
Les associés du Gaec du Lys ont reçu des visiteurs lors d’une journée technique autour du trèfle, organisée par Blavet terres et eaux, Eureden et Rés’agri.

Le trèfle, un fil conducteur, au Gaec du Lys

Le trèfle blanc nain est une plante compagne du colza au Gaec du Lys, à Pluméliau. Après récolte du colza, il se maintient et accompagne le blé. Après moisson, il offre l’hospitalité à un mélange protéique.

Bien implanté dans les prairies et dans les couverts en association avec des graminées, le trèfle garantit une ration riche en protéines aux 150 vaches laitières du Gaec du Lys. Il est également testé comme pourvoyeur d’azote dans les cultures. Depuis 5 ans, il est semé, avec de la féverole, dans le colza. Le semis, en un seul passage grâce aux trois trémies séparées du semoir, est réalisé vers le 20 août, avec un mélange de quatre variétés de colza, dont une légèrement plus précoce (Alicia). La semence de trèfle blanc coûte 24 € / ha ; celle de féverole est produite à la ferme. « La féverole couvre bien le sol et constitue un leurre efficace au moment des attaques d’altises. Aucun insecticide n’est réalisé sur la culture », indique Laurent Moréac, l’associé en charge des cultures. « Ces plantes compagnes apportent 30 unités d’azote environ au colza. Sur 35 hectares, c’est une économie de 3 tonnes d’ammonitrate ». La féverole finit par dépérir sous le colza et le trèfle végète avant de se développer en fin de culture, « le colza reste plus propre », et explose après la récolte. Le trèfle d’Alexandrie et le blé noir sont aussi de bonnes compagnes du colza mais l’objectif, au Gaec du Lys, est de conserver le trèfle le plus longtemps possible. L’agriculteur est satisfait de cette conduite culturale mais appelle à la vigilance quant au développement des limaces. « Le bilan de l’association avec du trèfle n’est jamais négatif », appuie Céline Bruzeau, de la Chambre d’agriculture. « Le gain varie de 0 à 600 €/ ha selon la valorisation du trèfle derrière, sans compter les bienfaits agronomiques ».

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Le trèfle, dans le blé,
le 4 avril.

Semis de blé dans le trèfle

Au Gaec du Lys, ce trèfle compagnon est pâturé (à deux reprises en 2022) avant le semis du blé. Le sol est préparé par un passage d’Actisol puis d’un outil à disques avant semis (semoir Vaderstad). Là encore, un mélange de plusieurs variétés de blé est implanté. Le développement du trèfle est ensuite maîtrisé par une pulvérisation de produit phytosanitaire à faible dose. « Il résiste bien mais ne concurrence pas le blé », indique Laurent Moréac qui doit encore, selon lui, affiner cette gestion de la repousse. Au niveau de la fertilisation, le blé bénéficie d’un reliquat de 40 à 60 unités d’azote, grâce aux plantes compagnes du colza, ce qui représente une économie substantielle d’engrais minéral. Après la moisson, le trèfle perdure en association avec un méteil protéique (RGI-avoine) semé en direct, à l’automne. Au printemps, ce mélange est fauché et laisse la place à la culture du maïs. Au total, le trèfle blanc a vécu près de trois ans.

La vesce, préférable au pois

Dans la luzernière de 3 ans, le Gaec du Lys implante un méteil en direct. Le semis a été effectué le 20 octobre l’an dernier. Le mélange est constitué d’avoine, de triticale, de féverole, de vesce et de trèfles. « La vesce est préférable au pois car elle résiste mieux aux excès du climat », indique Jean-Luc Le Benezic, d’Eureden. « L’idéal est d’en semer 15 à 20 kg dans le mélange, à raison de 2/3 commune et 1/3 velue ». Ce mélange est, selon lui, préférable à un ray-grass car il ponctionne moins d’eau et permet d’en préserver pour la culture de maïs suivante. Le méteil, la luzerne et l’herbe peuvent être fauchés au même moment et intégrés en mille-feuilles dans le tas d’ensilage. La ration hivernale des laitières comprend 50 % de maïs fourrage et 50 % de produits verts, dont une partie d’enrubanné d’été, plus fibreux. 

Coups de pouce aux innovations

Blavet terres et eaux et le département du Morbihan accompagnent financièrement les démarches d’innovation par des « contrats d’engagement ». Ces contrats sont des aides aux agriculteurs souhaitant essayer des pratiques réduisant les fuites d’intrants dans le milieu et les cours d’eau (liste fermée de pratiques agricoles bénéfiques). Ces aides sont de 50 à 70 €/ ha avec un plafond à 5 ha. Des thèmes « libres », allant dans le même sens de la protection de l’environnement et proposés par les agriculteurs peuvent aussi être subventionnés.

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