- Illustration Avoir différents plans pour ses plants
Les 2/3 des plants produits en Bretagne partent à l’export.

Avoir différents plans pour ses plants

Le cartographe Christophe Chabert a dressé un état des lieux de la situation politique des principaux pays importateurs de plants de pomme de terre. Le spécialiste se veut rassurant sur les pays dits à risque.

Les plants de pomme de terre produits en Bretagne s’exportent à hauteur de « 64 %, contre 38 % pour la moyenne nationale. Les Pays-Bas vendent leur million de tonnes de marchandise à 75 % à l’export, les pays européens représentent 50 % de leurs clients. Les plants bretons partent principalement en Afrique, avec 54 % des volumes », chiffre Franck Jourdain, animateur de l’assemblée générale de Bretagne plants, en guise d’introduction. L’Égypte reste le 1er pays importateur en plant de la région avec 20 000 t, 65 % des livraisons sont concentrées sur 10 pays.

«Les conflits n’arrêtent pas le commerce »

« 20 % des exportations se font dans des pays dits à très haut risque politique », indique Christophe Chabert, cartographe. Faut-il pour autant renoncer à ces marchés export quand la situation politique du pays est fragile ? « Les conflits n’arrêtent pas le commerce. Les importations agricoles sont les dernières à être touchées », note le cartographe. « C’est notre rôle de nourrir les populations en leur fournissant des plants », renchérit un producteur. La Libye importe 6 000 t de plants bretons, c’est une zone du monde « toujours dans le chaos, avec un état qui faillit… mais qui a toujours besoin de se nourrir ».

Christophe Chabert estime « qu’il n’y a pas de risques majeurs concernant l’Égypte ou l’Algérie ». La bande sahélienne présente « le plus de risques en cumulant pauvreté et explosion démographique : tous les 20 ans, la population double ». À cela s’ajoute une avancée du désert qui engendre des conflits locaux entre « les cultivateurs et les éleveurs, les uns cherchant à occuper les pâtures des autres ».

Chez Tac Économics, Sylvain Barthélémy lève les alertes grâce entre autres à l’intelligence artificielle et à des modèles qui permettent « d’observer et d’anticiper les choses ». L’entreprise de Saint-Hilaire-des-Landes (35) est capable d’apporter des informations sur la situation économique des pays, ou de se projeter dans un avenir proche. « L’Inde est un pays en forte dynamique », ou encore « on n’imagine pas une baisse des prix alimentaires dans les mois à venir », prévoit-il. Le marché du plant de pomme de terre, « est en expansion. La Slovaquie, la Jordanie ou la Pologne voient des croissances fortes et de grandes importations ». Pour la dernière campagne, la Bretagne a exporté vers 65 pays dont 19 ont un tonnage supérieur à 1 000 t.

Plus vite dans la recherche

Même si 2022 s’est avérée être une année moins virulente concernant les attaques de taupin, le président de Bretagne Plants, Dominique Morvan, demande à ce que « la recherche aille plus vite. iI faut un dialogue permanent entre la recherche et le service d’expérimentation de Bretagne Plants. Venez nous voir sur le terrain », invite-t-il.

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