12863.hr - Illustration Le choix d’une rénovation de bâtiment
La construction s’est insérée dans l’existant.

Le choix d’une rénovation de bâtiment

Éleveur laitier à La Chapelle-Janson (35), Yvannick Jeusselin a préféré rénover son bâtiment existant plutôt que d’en construire un neuf. Un projet moins coûteux qui lui permet de valoriser l’existant.

Yvannick Jeusselin commercialise 498 000 L de lait produits par 68 vaches. Anticipant une baisse des annuités sur l’exploitation en 2020, l’éleveur a entamé une réflexion pour des investissements sur ses bâtiments en 2018. « Le stockage devenait insuffisant même si une grande fumière avait été construite. Et je souhaitais améliorer mes conditions de travail », a évoqué l’éleveur lors d’une porte ouverte Innov’Action sur son exploitation le 21 juin.

Zones logement et alimentation bien séparées

« J’ai réalisé des avant-projets avec un conseiller bâtiment et fait plusieurs visites qui m’ont conforté dans mon choix. J’ai préféré rénover le bâtiment existant. La stabulation compte désormais 70 places de logettes. Elles sont disposées en deux rangées dos à dos avec un couloir au milieu et sont paillées, comme dans ma précédente organisation. L’aire d’exercice est raclée. Je souhaite avoir un fumier qui se tient, bien séparé du lisier. Les génisses sont quant à elles sur aire paillée », détaille le producteur qui a été accompagné par Agriplan France pour cette réalisation.
Le choix d’une fosse béton a aussi été fait complétant la fumière existante. Et des roseaux assurent le traitement des eaux blanches. « Je suis passé d’une salle de traite 2 x 6 à une 2 x 8. » La laiterie a été déplacée pour un accès facilité du camion de collecte. L’éleveur a réalisé une part d’autoconstruction : nouvelle laiterie entière, certains travaux dans la stabulation (muret d’auge…).

Moins d’impact foncier

Pour éviter trop de chaleur, aucun translucide n’a été posé en toiture. « Des bardages amovibles sur rails ont été mis en place en 2021. » Le coût total du projet est revenu à 244 000 € soit 3 500 €/place. En comparaison, la construction d’un bâtiment neuf (logement, traite, stockage déjections) coûtait en 2020 environ 8 000 €/place. Cette rénovation a aussi permis de limiter l’impact foncier. « Il faut par contre convaincre les artisans. La construction doit s’adapter à l’existant. »
L’aménagement s’est fait à partir du printemps 2020. Les vaches ont été alimentées dehors en mai, juin, puis elles sont revenues à la table d’affouragement fin juillet. Début novembre, elles étaient rentrées dans le bâtiment dont les finitions ont été réalisées en 2021. « Il n’y a pas eu de grandes difficultés de gestion du troupeau lors de cette transition. Une traite n’a pas été faite et une autre a été compliquée, c’est tout », précise Yvannick Jeusselin.

Pâturage sur toute la surface accessible

La SAU de l’exploitation fait 75 ha dont 30 ha de prairies temporaires, 12 ha de prairies en rotations longues, 3 ha de luzerne, 13 ha de blé et 17 ha de maïs ensilage. Pour assurer davantage de performance à son élevage, Yvannick Jeusselin a réalisé différents choix techniques : faire pâturer toute la surface accessible (25 ares/VL) sachant que son parcellaire est morcelé, récolte de qualité sur prairies multi-espèces, autoconsommation des céréales (Faf). En lien avec le Chambre d’agriculture, il participe à des essais d’intercultures estivales qui peuvent lui permettre de faciliter le renouvellement des prairies sans mettre en place de maïs. Cette année, il a mis en place en grandeur nature un couvert colza – avoine pour du pâturage. Depuis deux ans, les génisses sont en ration sèche (blé, colza et foin de qualité) qui est « plus facile à maîtriser et améliore les croissances. » Les vêlages se font à 25 mois avec un coût de 1 100 € / génisse sur le dernier exercice (contre 1 350 € en moyenne bretonne). Pour améliorer son autonomie en protéines, l’éleveur entend implanter davantage de luzerne /trèfle violet. Il travaille par ailleurs sur l’amélioration des TB/TP, vise 25 % de renouvellement et souhaite regrouper les vêlages de mars à septembre (surtout pour optimiser le travail).

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